Monsieur le secrétaire d’État, ce débat relatif à l’illectronisme et à la fracture numérique met en lumière un problème saillant de la société.
Reconnaissons-le : internet a facilité les démarches. L’accès aux services publics a été encouragé dans nos territoires et il serait absurde de renoncer aux gains obtenus. Les derniers confinements ont même renforcé l’usage du numérique, plus ou moins subi, mais surmonté.
Il y a cependant des retards. Pour les combler, l’éducation nationale est appelée à jouer un rôle privilégié. Or elle subit des difficultés, comme l’a démontré la crise sanitaire.
Il faut d’abord dresser un état des lieux de ces problèmes, qui vont au-delà du simple accès à une tablette ou à un ordinateur personnel.
Comme l’a proposé la mission d’information, il faut élaborer une cartographie par académie. À cette fin, il faut se pencher sur les différentes difficultés rencontrées, dans chaque établissement, par les élèves et les enseignants et affectant la continuité pédagogique, qu’il s’agisse des infrastructures, des zones blanches ou des compétences numériques.
À cet égard, il convient de dresser un état des lieux détaillé des compétences numériques des enseignants et des élèves. Il faut, par exemple, recenser les élèves en situation d’illectronisme. Plusieurs de mes collègues l’ont souligné, il s’agit là d’une nouvelle forme d’illettrisme. À Charleville-Mézières, dans mon département des Ardennes, l’observatoire communal de la lecture publique s’est notamment penché sur ce problème, auquel il a consacré une expérimentation tout à fait intéressante.
Les enseignants ont été en première ligne, et je les salue. La question de leur formation à l’outil numérique pédagogique est posée : elle doit être obligatoire, au titre de la formation initiale ou continue. Pour autant, ne soyons pas béats et ne tombons dans les illusions d’une certaine digitalisation. Comme l’explique le rapport Vall, il s’agit de passer d’une logique du « 100 % dématérialisé » à une logique du « 100 % accessible ». La dématérialisation ne doit pas être une solution pour fermer des services, mais une manière de les améliorer.
Monsieur le secrétaire d’État, ma question est simple : comment le Gouvernement entend-il accompagner cette démarche, en particulier auprès des acteurs de l’éducation nationale ?