Monsieur le secrétaire d’État, mes propos rejoindront largement ceux des précédents intervenants.
Pour permettre l’essor du numérique, la stratégie française a consisté, pendant de nombreuses années, à se focaliser sur le déploiement d’infrastructures. Ce chantier est certes très important, mais il a relégué aux oubliettes la formation des usagers, qui est pourtant essentielle.
En procédant ainsi, on a mis la charrue avant les bœufs et, aujourd’hui, nos concitoyens en paient le prix. Les différents orateurs l’ont dit et répété, plus de 14 millions de Français ne maîtrisent pas l’outil informatique, alors que ce dernier est progressivement devenu indispensable dans notre société.
Pourtant, des associations et des collectivités ont, de longue date, engagé des actions pour lutter contre la fracture numérique. Dans la conquête actuelle, elles ne doivent pas être oubliées.
Il s’agit d’assurer une familiarisation à l’outil numérique dès le plus jeune âge, à l’école ou ailleurs, par exemple dans les centres sociaux, comme c’est le cas dans mon département ; de réévaluer régulièrement les nouveaux besoins ; et de former les personnes en situation d’exclusion, particulièrement dans la ruralité. Je pense par exemple au département de l’Allier, que vous connaissez bien désormais, pour vous y être rendu récemment ! On m’annonce d’ailleurs que vous y viendrez de nouveau samedi prochain.
Ce dernier axe doit particulièrement retenir notre attention. Un changement de cap doit s’opérer pour permettre un déploiement pérenne de la formation aux outils numériques. Il faut substituer à la logique d’assistance, en vertu de laquelle le médiateur fait à la place de la personne formée, une logique de savoir-faire, tendant à l’autonomie numérique.
Cette logique, celle du savoir-faire soi-même, est prioritaire, car l’environnement numérique évolue en permanence, peut-être même trop vite dans certains cas, et seule une compréhension globale des outils et des logiciels peut permettre à chacun d’envisager sans crainte ces changements à long terme.
Dans cette perspective, le lancement d’un plan national de formation au métier de médiateur et le regroupement sous une bannière unique de l’ensemble des réseaux et offres de formation numérique paraissent évidemment indispensables.
C’est un fait incontestable : l’inclusion numérique est devenue essentielle pour mener une vie normale. Pouvez-vous nous préciser comment vous voyez l’évolution, à long terme, des actions que lance aujourd’hui le Gouvernement en matière de formation ? Enfin, je vous incite à une certaine prudence avant de substituer le numérique à l’accueil !