Je vous remercie de donner à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail l'occasion de s'exprimer sur l'activité physique et la sédentarité.
L'Anses est une agence de sécurité sanitaire. Nos maîtres mots sont : « évaluer, connaître, protéger », puisque nous travaillons sur les connaissances scientifiques permettant d'évaluer les risques et d'éclairer les pouvoirs publics. Nos champs d'intervention sont la santé-environnement, la santé au travail, la santé alimentation ou encore la santé animale. Nous avons une approche globale des risques. Ainsi, en santé alimentation, par exemple, nous nous intéressons aux contaminants chimiques, aux risques microbiologiques et à la qualité nutritionnelle des aliments, mais aussi à ce que l'on en fait, à l'activité que cette alimentation nous permet de fournir ; c'est pour cela que Mme Margaritis, qui est avec nous à distance, gère dans son unité les risques nutritionnels d'une manière globale, du point de vue tant des apports que de l'utilisation.
L'expertise collective est notre outil principal. Nous travaillons avec plus de 800 experts externes, qui permettent de définir des repères. Il a été évoqué le niveau d'activité physique souhaitable - soixante minutes par jour - et le seuil de sédentarité à ne pas dépasser - environ deux heures. La question n'est pas de savoir si les gens se sentent mieux ou moins bien selon qu'ils respectent ou non ces limites ; la littérature scientifique le confirme : une exposition à un niveau inadéquat d'activité physique ou de sédentarité a des conséquences directes sur la santé.
En 2016, l'Agence a établi des valeurs de référence pour l'activité physique et la sédentarité, en fonction de l'âge.
En 2020, nous avons émis un avis sur les risques de l'exposition des enfants et des adolescents à la sédentarité ou à l'inactivité. Quand on s'intéresse à un polluant chimique ou à un risque microbiologique, on constate généralement que quelques points de pourcentage - 3 %, 5 % ou 10 % - dépassent les valeurs de référence ; là, on constate qu'une proportion massive de la population des enfants et adolescents se situe au-delà des seuils, c'est-à-dire au-delà des deux heures, voire de quatre heures trente de sédentarité par jour et en dessous de soixante, voire de vingt minutes, d'activité physique. Cela nous préoccupe et met en lumière l'importance de la stratégie nationale sport-santé, afin que des mesures soient prises et que les comportements changent. L'activité physique et la faible sédentarité contribuent au bien-être mais pas seulement : quand on est en dehors des repères, on se met en risque.
Au cours des phases de l'enfance et de l'adolescence, ce qui se joue, c'est l'apprentissage comportemental pour l'avenir mais ce sont aussi les effets cumulés de l'inactivité sur la santé.
Nous allons mener une évaluation similaire pour les adultes au cours des mois à venir.