Intervention de Michel Savin

Commission des affaires sociales — Réunion du 20 janvier 2021 à 9h35
Sport et santé — Audition du dr albert scemama chef de projet au service évaluation de la pertinence des soins et amélioration des pratiques et des parcours de la haute autorité de santé de M. Matthieu Schuler directeur de l'évaluation des risques et de Mme Irène Margaritis chef de l'unité évaluation des risques liés à la nutrition de l'anses du dr alain frey médecin du sport et urgentiste président de la société française de traumatologie du sport et de Mme Christèle Gautier cheffe de projet stratégie nationale sport-santé au ministère des sports

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Merci pour vos interventions précises et riches.

Les différents intervenants ont mis en avant les effets bénéfiques de la pratique de l'activité physique et sportive sur la santé de nos concitoyens. Malheureusement, l'activité physique est uniquement vue comme un élément contribuant à la bonne santé de chacun, mais nullement comme un réel outil thérapeutique.

Pourtant, le sport constitue un véritable outil thérapeutique qu'il faudrait largement développer. On peut néanmoins noter que, depuis quelques années, des avancées ont été faites, même si elles s'arrêtent souvent au milieu du gué. Ainsi, le sport sur ordonnance peut être prescrit, mais n'est pas remboursé. Les médecins sont, peut-être pour partie, peu ou mal informés de la possibilité de prescrire de l'activité physique et sportive.

Le décret concernant le forfait post-cancer a été publié il y a seulement quelques jours. À nos yeux, il n'a pas été assez concerté, ignore largement les professionnels qui agissent au quotidien et demeure très centré sur les hôpitaux. De nombreux acteurs sont aujourd'hui désabusés et, là encore, la question de la prise en charge des soins se pose.

Espérons que le décret mettant en place le dispositif adopté pour le diabète soit pris beaucoup plus rapidement !

Enfin, en ce qui concerne les maisons de santé, si l'idée a été saluée, nous sommes attentifs à leur mise en oeuvre. Il s'agit désormais davantage d'une labellisation - les acteurs labellisés étant très divers et regroupant de nombreuses réalités. Il ne faudrait pas que le sport-santé devienne un produit marketing.

La logique budgétaire nous contraint très souvent. Aussi, il nous faut dépasser le cadre de cette pensée budgétaire annuelle. Toutes les études le prouvent, un développement ambitieux et soutenu du sport sur ordonnance offrira de nombreuses économies à notre système de santé. L'activité physique et sportive comme traitement s'inscrit dans la durée.

Mme Gautier a présenté la stratégie de l'État en matière de promotion de l'activité physique et sportive. Tout le monde partage cet objectif qui nécessite de faire un travail de fond auprès de l'ensemble des partenaires comme l'éducation nationale, les associations sportives et les médecins. Elle a rappelé que, s'il y a prescription, celle-ci n'est pas prise en charge par la sécurité sociale. Aussi, une partie de nos concitoyens ne peuvent pas, pour des raisons de ressources financières, pratiquer d'activité physique et sportive proposée par des professionnels, même sur une période courte, par exemple dans le cadre du traitement d'une maladie. Le point essentiel de notre réflexion est la prise en charge par la sécurité sociale. Comment démocratiser rapidement et efficacement le recours à l'activité sur ordonnance ?

Enfin, comment comprendre et expliquer que les personnes qui ont une prescription d'activité physique adaptée (APA) ne puissent pas déroger au couvre-feu entre 18 et 20 heures ?

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