Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports.
Monsieur le ministre, vous avez lancé lundi une expérimentation, appelée « Territoires éducatifs ruraux », adaptation aux zones rurales des cités éducatives mises en place depuis plus d’un an dans 80 quartiers prioritaires de la politique de la ville.
De fait, on a beaucoup parlé, ces dernières années, de l’éducation prioritaire dans les quartiers, en oubliant trop souvent que de fortes inégalités persistent aussi dans nos territoires ruraux, qui rassemblent pourtant 20 % des élèves et 34 % des écoles.
L’objectif de cette expérimentation est précisément de lutter contre les inégalités territoriales et sociales en matière d’éducation, notamment pour que chaque jeune ait la possibilité de poursuivre des études, quel que soit son lieu d’habitation. Il y a beaucoup à faire : 23 % des jeunes ruraux ne poursuivent pas d’études supérieures, contre 15 % en moyenne nationale, alors que leurs résultats sont bons, y compris au baccalauréat.
Il est donc indispensable de soutenir l’ambition scolaire et universitaire des jeunes ruraux en levant certaines difficultés spécifiques aux territoires et en luttant contre l’autocensure.
Les territoires éducatifs ruraux visent des territoires en situation d’isolement géographique et de déclin démographique ou industriel, en rassemblant toutes les parties prenantes, dont les collectivités locales. L’idée est de créer un véritable écosystème autour des jeunes pour renforcer leur accompagnement éducatif, encourager leur ambition et faciliter leur mobilité.
Cet écosystème doit se créer autour d’un bassin de vie, au-delà de l’organisation administrative de l’État et de nos collectivités, car les problématiques spécifiques de ces territoires appellent des réponses spécifiques, cohérentes et construites avec les élus, qui connaissent mieux que personne les besoins et les réalités locales. Il est aussi un vecteur de rayonnement et peut-être un début de réponse aux difficultés de recrutement dans certains secteurs comme la santé.
En soutenant des jeunes du territoire jusqu’à l’obtention de leur diplôme, on donne une chance supplémentaire au monde rural de multiplier les jeunes talents.
Pouvez-vous préciser, monsieur le ministre, comment ce dispositif expérimental pourra s’appuyer sur les collectivités territoriales ? Quel sera concrètement l’accompagnement de votre ministère pour que, au-delà de la phase de test de six mois, les territoires éducatifs ruraux permettent une meilleure équité dans la poursuite des études ?