Monsieur Montaugé, je partage totalement votre appréciation : les viticulteurs français n’ont pas à être les victimes collatérales du conflit commercial entre Airbus et Boeing. Ils sont aujourd’hui pris en otage et doivent supporter des taxes de 25 %.
Comme vous l’avez souligné, le ministre de l’agriculture et moi-même avons pris, à la demande du Premier ministre, un certain nombre de mesures immédiates pour les soutenir financièrement : aide au stockage, aide à la distillation de crise, exonération de charges sociales et – dernière mesure en date – ouverture du fonds de solidarité à tous les viticulteurs dès lors qu’ils ont perdu 50 % de leur chiffre d’affaires à hauteur de 200 000 et non plus 10 000 euros par mois, comme dans le précédent dispositif. Ils seront également éligibles à la prise en charge des coûts fixes à hauteur de 3 millions d’euros.
Je pense que nous leur apportons aujourd’hui un dispositif de soutien franc et massif, immédiatement disponible.
Julien Denormandie et moi-même avons également entrepris des démarches auprès de la Commission européenne. Je me suis entretenu au téléphone hier avec la commissaire Margrethe Vestager pour lui rappeler que nous attendions de l’Union européenne la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un fonds de compensation.
Quand les choses vont mal pour les agriculteurs français, pour les viticulteurs, pour les responsables de distillation dont vous avez parlé, il est légitime et nécessaire que la Commission européenne vienne à leur secours et mette en place, sans délai, ce fonds de compensation.
Mais la vraie solution, vous l’avez souligné, c’est d’aller le plus rapidement possible à Washington. Avec l’accord du Premier ministre et du Président de la République, je m’engage à me rendre, avec Franck Riester, aux États-Unis pour négocier avec les nouvelles autorités américaines la levée de ces sanctions sur les viticulteurs. Il faut que nous sortions de cette guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe qui ne fait qu’un seul vainqueur : la Chine. Nous sommes alliés, nous devons sortir de ces sanctions et retrouver la voie d’un commerce équitable entre nos deux continents.