Intervention de Marc Laménie

Réunion du 20 janvier 2021 à 15h00
Droits nouveaux dès dix-huit ans — Suite de la discussion et rejet d'une proposition de loi

Photo de Marc LaménieMarc Laménie :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, je salue Rémi Cardon, auteur de cette proposition de loi, ainsi que l’ensemble du groupe SER, à commencer par son président, Patrick Kanner. Cette initiative a le mérite de lancer le débat.

Ainsi que plusieurs orateurs l’ont souligné, de nombreux jeunes sont dans une situation très difficile. Nous sommes souvent interpellés sur le terrain. « Qu’allez-vous faire pour les jeunes ? » est une question que nous entendons régulièrement.

Dans mon département, les Ardennes, les difficultés sociales sont – hélas ! – importantes. Les problématiques d’emploi et d’avenir des jeunes y sont particulièrement prégnantes.

Cela a été rappelé, de nombreux jeunes étudiants « galèrent ». Toutefois, il n’y a pas qu’eux : le problème se pose aussi, par exemple, pour de nombreux retraités ; ne les oublions pas. Beaucoup de personnes seules aussi sont malheureusement en difficulté.

Je salue le travail de fond qui est mené sur ces questions au sein de la commission des affaires sociales, dont j’ai été membre entre 2007 et 2014.

Permettre aux jeunes d’avoir accès au RSA dès l’âge de 18 ans peut sembler une idée intéressante. Cependant, comme souvent, nous sommes confrontés à un dilemme. En effet, et je parle sous le contrôle de Claude Raynal, le président de la commission des finances, l’examen du projet de loi de finances pour 2021 et les quatre collectifs budgétaires depuis le début de la crise sanitaire auxquels il faisait suite ont mis en lumière l’importance des enjeux financiers.

En l’occurrence, nous parlons de réalités humaines. Priorité au volet humain. Je partage pleinement cette exigence, dont nous sommes tous conscients. Les situations humaines qui découlent de la crise sanitaire sont particulièrement difficiles, toutes catégories sociales confondues.

L’État reste le premier partenaire des collectivités territoriales, notamment dans le cadre des missions « Travail et emploi » et « Solidarité, insertion et égalité des chances ». Nous connaissons tous la situation financière très délicate des départements et la question de leur autonomie, du fait notamment du RSA. Je peux comprendre que le volet social demeure une priorité, mais il faut faire le lien entre l’État et les départements.

Différents ministères doivent être mobilisés. Je pense notamment au ministère de l’éducation nationale. Nous avons beaucoup insisté sur la formation professionnelle, l’apprentissage, l’insertion et l’orientation des jeunes. Il me semble important de susciter chez ces derniers l’envie d’exercer certains métiers.

Pour toutes ces raisons, notre groupe ne soutiendra pas cette proposition de loi.

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