Intervention de Philippe Dominati

Délégation aux Collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 26 novembre 2020 : 1ère réunion
Table ronde sur la gouvernance de la métropole du grand paris

Photo de Philippe DominatiPhilippe Dominati :

Merci. Il s'agit d'un lieu de confrontation des idées parce que je ne partage pas du tout l'avis de mon ami Philippe Pemezec et le point de vue qu'il vient de développer.

Dans l'Histoire de France, Paris a toujours suscité une certaine réserve et une certaine crainte. La France jacobine a mis les Parisiens sous tutelle pendant des siècles.

Il y a eu deux présidents réformateurs. Le premier est Valéry Giscard d'Estaing, qui a donné un maire à Paris. Cette évolution fut difficile. Il a fallu presque trente ans pour qu'il y ait des pouvoirs de police du maire.

La région Île-de-France n'a pas tout à fait les mêmes compétences que les autres régions de France. C'est notamment le cas dans le domaine des transports où il existe une sorte de cohabitation avec les grandes sociétés d'État depuis des années.

Le second président réformateur est Nicolas Sarkozy, qui a trouvé la nécessité de créer un « coeur » de région ou d'étendre les pouvoirs urbains et la nécessité d'une métropole au-delà du périphérique. La métropole est la dernière-née institutionnelle de cette longue évolution vers une décentralisation. En effet, nous sommes bien loin de l'époque de Delouvrier, qui portait une vision centralisatrice. Des évolutions institutionnelles ont eu lieu depuis. La nécessité d'une métropole est donc véritablement essentielle si l'on veut que Paris puisse profiter du rayonnement, au-delà du périphérique. C'est donc un point de vue totalement différent.

Effectivement, il risque d'y avoir un déséquilibre dans la région Île-de-France. Mme Pécresse a bien expliqué le risque ou l'inquiétude d'être en dehors de la métropole ou à la périphérie de cette métropole de sept millions d'habitants. Mais, enfin, le terme métropole a un sens dans le monde. Il s'agit d'une zone urbaine et il est très difficile de concevoir que la région veuille dissoudre la métropole d'Île-de-France. Dans ces conditions, il ne fallait pas faire de réforme, Nicolas Sarkozy s'est trompé et on revient dix ou vingt ans en arrière. Si cette nécessité a existé, c'est pour cette raison d'une meilleure harmonie de la zone urbaine.

Je ne comprends pas comment on pourrait demander la dissolution d'une métropole à Paris alors qu'il y en a dans d'autres régions.

Nous avons parlé de trois acteurs, mais il en existe un quatrième : l'État. L'État a toujours l'intention d'intervenir sur les problèmes de la région Île-de-France. On le voit sur les problèmes de transport. Par exemple, le Charles de Gaulle Express est controversé par rapport au RER B. D'autres exemples sont la privatisation des aéroports ou l'aménagement de la Seine. Les sujets sont nombreux. Il est très important pour les Franciliens et les Parisiens d'avoir des institutions qui fonctionnent de manière coordonnée, ce qui, institutionnellement, n'est pas le cas aujourd'hui.

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