J'ai sursauté lorsque la maire de Paris a mal compris mon propos - je ne pense pas qu'elle ait souhaité le déformer. En Île-de-France, 75 % de la richesse est créée à Paris et en petite couronne. Le paradoxe de la Seine-Saint-Denis est qu'il s'agit d'un département qui crée énormément de richesses. Le problème est que ces richesses ne vont pas à ses habitants. Sur le territoire, très peu de départements créent autant de richesses que la Seine-Saint-Denis.
Si l'on veut faire de la péréquation, il faut quand même répartir la richesse créée. Au-delà, vous avez quand même 40 % des habitants de la région. Le Sénat doit vraiment entendre que la Seine-Saint-Denis est un département très singulier, avec de très nombreuses poches de pauvreté. Ce qui m'inquiète, c'est la montée de ces poches de pauvreté et leur dissémination dans toute l'Île-de-France. Si vous allez à Garges-lès-Gonesse, Sarcelles ou Villiers-le-Bel, vous verrez qu'il existe des petites Seine-Saint-Denis dans toute l'Île-de-France. C'est là qu'a grandi l'homme qui est venu assassiner nos fonctionnaires de la préfecture de police. Si vous allez à Évry-Courcouronnes, vous verrez qu'il existe une paupérisation extrêmement forte. Il faut qu'on soit très vigilants. C'est en raison de cette logique de péréquation qu'il faut qu'on couvre toute la région. C'est mon cri.
Par ailleurs, Philippe Dominati a exposé une vision de parisien, je ne peux pas lui en vouloir. Il considère qu'au-delà de la petite couronne, c'est la campagne. Je l'invite quand même à venir à Vélizy-Villacoublay, à Massy-Palaiseau, dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée ou dans certains territoires qui sont aussi urbains que la ville la plus dense d'Île-de-France.
Néanmoins, je rejoins Philippe Dominati sur la question des fleuves. Mme Hidalgo a dit qu'il faut que la région Île-de-France ait un accès à la mer. Avec Hervé Morin, nous avons une idée, qui n'est pas l'annexion de la Normandie par la région Île-de-France. Cette idée est la régionalisation d'Haropa, alliance des ports du Havre, de Rouen et de Paris, de façon à ce que les présidents de la région, qui ont la compétence développement économique, puissent organiser les flux de marchandises et les flux économiques entre Paris et la région Normandie. Je plaide donc pour une régionalisation des fleuves. Je ne sais pas si c'est ce que voulait Philippe Dominati lorsqu'il a dit que l'État intervenait dans tout.