Intervention de Patrick Ollier

Délégation aux Collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 26 novembre 2020 : 1ère réunion
Table ronde sur la gouvernance de la métropole du grand paris

Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris :

Merci. Philippe Dominati a raison. J'ai essayé d'expliquer une évolution. J'ai parlé du budget et du périmètre. Je suis tout à fait d'accord pour que l'on discute du périmètre, là n'est pas le problème. J'ai fondé mon raisonnement sur l'activité, pardonnez-moi de me répéter. Ce n'est pas un problème de compétition entre présidents de région, présidents de département, maire de Paris, sénateurs et députés. Ce qui importe c'est l'utilité de cette métropole pour les populations que nous avons à gérer en tant que maires. Je peux vous envoyer des documents qui reprennent tout ce qu'on peut proposer.

Certaines choses qui ont été dites me font réagir. Valérie Pécresse a parlé de l'urbanisme et du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) en disant que l'on n'avait pas pu les mettre en oeuvre. Cela est faux. Une métropole doit avoir une vision stratégique de l'avenir à travers un SCoT. Notre SCoT a été réalisé. Il n'a pas été voté, car il a été terminé en décembre 2019 et les élections devaient avoir lieu en mars 2020. J'ai expliqué en conseil que j'ai pensé qu'il n'était pas juste que ceux qui risquaient d'être remis en cause par les élections municipales - puisque c'est la métropole des maires - votent un texte qui structure la métropole pour quinze ans. À trois mois près, ce n'est pas légitime. J'ai donc dit qu'on le voterait après les municipales. La crise du Covid-19 est intervenue, je n'y suis pour rien. Je vous garantis que le SCoT sera bien sûr voté avant la fin de l'année 2021.

Je ne suis pas sûr que la grande réforme de simplification dans le cadre de l'expérimentation que permet la Constitution soit très positive si son but est de priver la métropole des pouvoirs détenus par les autres métropoles. Soyons imaginatifs dans le cadre de cette expérimentation. Je répète que je n'ai aucun problème avec Valérie Pécresse. Néanmoins, j'ai des problèmes avec la région. L'idée de transformer la région en métropole est une idée légitime, mais je parle de sa fonctionnalité. La région existe depuis des décennies et les maires considèrent qu'il existe un manque de relations pour permettre davantage d'efficacité sur leur territoire. C'est bien pour cela qu'il faut un territoire adapté, géré par les maires afin de traiter des problèmes au quotidien. Une telle réforme qui consisterait à transformer la région en métropole serait donc un statu quo. Comment 1 200 maires, dont plus de 1 000 sont des maires ruraux, pourront-ils réussir à travailler ?

De la même manière, j'ai vu à l'Assemblée nationale la dichotomie entre la région parisienne et les maires de province. J'ai été député des Hautes-Alpes, donc de province, pendant vingt ans. Je me suis toujours heurté à mes collègues de la région parisienne à propos de sujets que l'on n'a jamais pu faire avancer, car il y a malheureusement davantage de députés provenant de province que de Paris. On retrouverait le même problème au sein de cette grande région avec les mêmes difficultés sur la possibilité d'associer 1 200 maires à la gestion quotidienne. La stratégie me semble donc inadaptée à l'objectif qu'on souhaite atteindre.

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