Intervention de Jorge Torres-Pereira

Commission des affaires européennes — Réunion du 28 janvier 2021 à 8h30
Institutions européennes — Audition de s. e. M. Jorge Torres-pereira ambassadeur du portugal en france

Jorge Torres-Pereira, ambassadeur du Portugal en France :

J'ignore les détails relatifs à la protection des sols. Si cette question n'a pas été retenue explicitement dans le programme, c'est qu'elle n'est peut-être pas mûre. Je vais me renseigner et je tâcherai de vous faire parvenir une réponse plus détaillée.

En ce qui concerne le partenariat oriental, la réunion n'aura pas lieu en février ni peut-être même ce semestre. Comment réunir en ce moment autour d'une même table les représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan ? Qui représentera la Biélorussie ? Bref, il va falloir patienter un peu.

La question de l'égalité hommes-femmes est dans le mainstreaming de toutes les discussions. Bien évidemment, ce dossier sera traité dans le cadre du volet social.

Sur les ressources propres et les taxes qui en découleraient, ce qui nous préoccupe actuellement c'est que les États membres ratifient la décision « ressources propres ». Certains pays sont plus lents que d'autres à le faire. Tant qu'ils ne l'auront pas tous fait, il sera impossible d'augmenter le plafond et le périmètre des ressources propres. Les différentes taxes que vous avez évoquées sont dans le pipeline. Les positions nationales ne sont pas toutes les mêmes. Notre mission, au titre de la présidence du Conseil de l'Union européenne, sera de dégager des consensus pour avancer dans la mise en oeuvre de ces différentes taxes. Quelques-unes trouveront rapidement une concrétisation - je pense à la taxe sur les plastiques -, mais d'autres sont plus techniques et complexes à mettre en oeuvre, comme la taxe sur les transactions financières.

Quant au Brexit, le plus important est de s'assurer que l'accord de retrait et que l'accord commercial et de coopération avec le Royaume-Uni sont appliqués correctement. C'est un objectif qui suffit amplement pour ce semestre. C'est un Portugais qui endossera le rôle de tout premier chef de la délégation de l'Union européenne au Royaume-Uni. La volonté du Portugal a toujours été de nouer une relation plus dense, complexe et étroite avec le Royaume-Uni. Mais à partir du moment où le Royaume-Uni a refusé d'inclure dans l'accord certains sujets comme la politique étrangère, la sécurité extérieure et la coopération en matière de défense, il ne me paraît pas judicieux de nous montrer, du moins pour l'instant, trop demandeurs. On verra bien comment nous arriverons par la suite à un vrai partenariat.

Mme Fournier m'a interrogé sur l'Europe des valeurs et la Russie. Hier, le ministre des affaires étrangères du Portugal, M. Santos Silva, en visioconférence avec les élèves de Sciences Po, a affirmé qu'il ne pensait pas qu'il y aurait ce semestre de développement positif dans la relation avec la Russie. Nous sommes tous conscients que la stabilité et la sécurité en Europe auraient beaucoup à gagner si nous parvenions à nouer de meilleures relations avec la Russie, mais les derniers événements n'aident pas beaucoup les promoteurs d'un dialogue plus intense. Le Haut représentant européen aux affaires extérieures et vice-président de la Commission se rendra à Moscou dans les prochaines semaines, à l'invitation du ministre Sergueï Lavrov. Depuis les événements en Crimée, la Russie n'avait plus de contact officiel avec les instances européennes. Nous aimerions que cette visite soit un message porteur d'espoir, mais c'est difficile, d'autant que les opinions des différents membres de l'Union européenne sont assez complexes.

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