Intervention de Jorge Torres-Pereira

Commission des affaires européennes — Réunion du 28 janvier 2021 à 8h30
Institutions européennes — Audition de s. e. M. Jorge Torres-pereira ambassadeur du portugal en france

Jorge Torres-Pereira, ambassadeur du Portugal en France :

Le pilier social de notre présidence réservera une place très importante à la jeunesse. Nous voulons faciliter la mobilité des jeunes européens pour leur offrir davantage d'opportunités, notamment en termes d'emplois. Une meilleure reconnaissance professionnelle des qualifications entre les États membres constituerait une aide précieuse pour la liberté de circulation, de même qu'une meilleure collaboration entre universités. La mobilité des étudiants est en effet plus facile que celle des professeurs, qui ont peur d'interrompre leur progression de carrière en s'éloignant de leur pays.

Partisan de l'autonomie stratégique européenne, le Portugal est aux côtés de la France dans beaucoup d'initiatives concrètes en matière de défense, je pense notamment à l'initiative européenne d'intervention. Nous sommes présents au Sahel et prêts à assumer la responsabilité d'une réponse sécuritaire et de défense.

Les discussions se poursuivront au sein de l'Union sur les nouveaux moyens financiers dont nous nous sommes dotés pour assurer la croissance du secteur industriel de la défense européenne. Nous sommes évidemment intéressés par l'augmentation de nos atouts capacitaires, dans une perspective de complémentarité, et non de rivalité avec les États-Unis. Le Portugal est à la fois très engagé dans l'Europe de la défense et très attaché à l'Alliance atlantique comme pilier fondamental de la défense collective des Européens. Nous aimerions que le renouvellement de l'administration à Washington permette des relations plus étroites entre l'Union européenne et l'OTAN.

En matière d'immigration, la présidence allemande a essayé d'agir, mais elle a malheureusement échoué. Le nouveau paquet « Migration et asile » présenté par la Commission constitue un incroyable effort de synthèse des positions très divergentes des États membres. Si des dispositifs comme la blue card peuvent très certainement être conclus ce semestre, les pays les plus concernés par l'immigration ne veulent pas que le paquet soit « saucissonné ».

Une entente est toutefois en train de se dessiner sur la dimension extérieure du problème. Si nous arrivons à progresser dans les partenariats avec les pays d'immigration ou de transit, nous enclencherons peut-être une sorte de cercle vertueux avec les pays les plus réticents. Je ne suis pas très optimiste, mais nous allons essayer ! L'ambassadeur pour les migrations du Quai d'Orsay compare le paquet à une cathédrale gothique : si l'on déplace un peu trop les piliers, l'édifice devient instable... Nous devons travailler en ayant conscience de cette difficulté, en évitant de modifier à l'excès les équilibres complexes de la proposition de la Commission.

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