La situation que vous nous avez décrite montre bien que ceux qui s'émouvaient naguère à l'idée de « piquer dans les réserves » des régimes complémentaires avaient raison. On nous répondait alors que cela n'avait rien de dangereux puisque rien de grave ne s'était produit. Nous voyons bien aujourd'hui que nous ne maîtrisons pas tout et la grave crise que nous traversons nous conforte dans notre idée.
Je ne partage pas votre avis, Monsieur le président Savary, sur le périmètre des dépenses de retraite : si nous commençons à inclure les régimes complémentaires en LFSS, malgré les garanties apportées sur la gouvernance, je ne vois pas ce qui nous empêcherait de voter des dispositions analogues à celles que nous votons sur le régime général... Or les régimes complémentaires ont fait la preuve de leur efficacité et rendent des comptes. Mais cette question mériterait un débat plus large.
Vous aviez pris il y a trois ou quatre ans des décisions incitant les gens à partir un peu plus tard à la retraite, en minorant les pensions versées à ceux partant à l'âge légal. Il me semble cependant que l'objectif était de leur rendre leurs droits initiaux au bout de trois ou quatre ans. Où en est ce mécanisme ? Le remettez-vous en cause, à la lumière de ce que nous vivons ?
Vous avez décidé, dans le cadre du chômage partiel, de continuer à verser les pensions et à abonder les droits des travailleurs au même niveau. Pourrait-on imaginer, si la situation actuelle perdurait, que vous décidiez de ne plus abonder les comptes des salariés, comme le fait le régime général, ou de baisser les pensions des retraités actuels - ce qui me paraîtrait particulièrement injuste ?