Intervention de Roger Karoutchi

Mission commune d'information Effets des mesures en matière de confinement — Réunion du 4 février 2021 à 10h35
Définition du programme de travail de la mission

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi, rapporteur :

Vous avez raison. Ils sont pourtant théoriquement les moins menacés par la pandémie. Je ne dis pas qu'ils ne doivent pas faire preuve de solidarité, car ils sont vecteurs du virus comme tout le monde. Néanmoins, la responsabilité qui leur est demandée devrait s'accompagner d'un meilleur traitement à leur égard. On ne peut pas leur demander de ne plus aller en fac, de ne pas sortir en boîte, de ne pas aller au cinéma, au théâtre, au restaurant, dans les bars, de ne pas faire ci ou ça et de rester chez eux, et puis se désintéresser de leur situation.

Pour disposer d'éléments de comparaison internationale, il faut se pencher sur les décisions prises dans les autres États européens concernant les lieux de culture et de vie, ou sur l'éducation. Ce n'est même pas un problème de coût, car lorsque la fermeture d'une fac est décidée, on ne l'indemnise pas. La question est celle de la continuité de la vie sociale dans notre pays.

S'agissant maintenant des collectivités, il existe des bribes de rapports, mais aucune évaluation complète de leur engagement depuis l'achat des masques jusqu'à la mise en place des centres de vaccination. Si leur rôle s'est révélé indispensable, on peut s'interroger sur l'impact financier et social de cette crise pour ces collectivités. C'est peut-être là qu'il faut se pencher sur les solidarités de proximité, car elles ont souvent été mises en place dans les communes soit par les collectivités, soit par les associations.

En revanche, sur la santé mentale qui est un sujet important, la compétence de la mission - hormis les médecins bien sûr - me paraît sujette à caution. Nous pouvons toujours nous en tenir aux affirmations de l'Académie de médecine, mais eu égard à l'expertise de certains organismes à ce sujet, ce n'est pas là-dessus que la mission sénatoriale doit mettre le focus et espérer apporter de la valeur ajoutée.

La santé mentale fait partie du bloc culture, éducation, jeunesse, mais toutes les mesures du Gouvernement, de quelque nature qu'elles soient, pourraient être passées au crible. Certaines nous étonneront et mériteront une analyse dans les mois qui viennent - pas forcément d'ici au mois de juillet -, mais nous pourrions peut-être entrevoir le début de la sortie de crise si jamais nous avions la chance d'être vaccinés !

Le déconfinement avait fait l'objet de fortes critiques, qui étaient fondées. Si l'on entrevoit un début de commencement de réouverture à la vie à partir du mois d'avril ou du mois de mai, il serait judicieux de regarder de près comment cela s'opère. Cette analyse serait susceptible de représenter un apport non négligeable.

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