Intervention de Cédric Perrin

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 novembre 2020 à 9h35
Projet de loi de finances pour 2021 — Audition de françois delattre secrétaire général du ministère de l'europe et des affaires étrangères

Photo de Cédric PerrinCédric Perrin, président :

Monsieur le Secrétaire général, je suis heureux de vous accueillir aujourd'hui pour une audition budgétaire sur les moyens de votre ministère pour 2021. Les crédits sont en hausse de 8 %, laquelle recouvre deux mouvements opposés : une augmentation importante, de 16 %, des moyens de l'aide publique au développement, l'augmentation, peut-être trop modérée au regard des enjeux, de l'action extérieure de l'État, de 2 %.

Pour l'aide publique au développement, nos questionnements sur la réalité du pilotage politique de l'opérateur AFD ne sont pas apaisés, compte tenu de sa croissance, de l'éclatement de ses tutelles et de la disproportion croissante de leurs moyens respectifs. La trajectoire susceptible de conduire au 0,55 % du revenu national brut (RNB) demanderait une augmentation encore très importante l'année prochaine. Est-elle réaliste dans le contexte budgétaire que nous connaissons, caractérisé par l'accroissement du niveau d'endettement en réponse à la pandémie ? Quand pourrons-nous enfin débattre de cette trajectoire financière, des grandes orientations, de la répartition entre aide bi- et multilatérale, de l'évaluation, de l'avenir d'Expertise France ? Quand sera déposé le projet de loi de programmation relative à la politique d'aide publique au développement et à la lutte contre les inégalités mondiales ?

Les économies prévues par le programme « Action publique 2022 », pour le réseau diplomatique, marquent le pas, sous l'effet de la pandémie. Notre commission souligne depuis des années notre imprudence, conduisant à fragiliser notre réseau qui n'a pu faire face aux défis liés au coronavirus qu'au prix de l'engagement sans faille des personnels.

La crise politique s'ajoute à la crise sanitaire ; les appels au boycott se multiplient. L'affaire des caricatures a mis en danger nos concitoyens sur toutes nos emprises dans le monde musulman - nous pensons au vigile du consulat français à Djeddah blessé le 29 octobre dernier - et tous nos diplomates. 50 000 personnes manifestaient hier devant notre ambassade à Dacca, au Bangladesh, sans parler de l'Indonésie, du Pakistan.

Comment rendre crédible le plan de développement de l'enseignement français à l'étranger et ses objectifs très ambitieux, puisqu'il s'agit de doubler le nombre d'élèves d'ici à 2030, si la sécurité des élèves et des enseignants n'est pas assurée ?

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