Nous recevons à présent Mme Régine Hatchondo, présidente du Centre national du livre (CNL), M. Christophe Hardy, président de la Société des gens de lettres (SGDL) et vice-président du bureau du Conseil permanent des écrivains (CPE), Mme Anne Martelle, présidente du syndicat de la librairie française (SLF), et M. Vincent Montagne, président du Syndicat national de l'édition (SNE).
La France attache une importance primordiale à ce « coeur de la culture » qu'est le livre. Ce n'est pas un hasard si le débat sur les commerces « essentiels » a été largement porté par les libraires, tant les Français semblent physiquement attachés à l'objet « livre » et débattent encore avec passion des dernières parutions comme des classiques de notre littérature.
Pourtant la situation n'est pas simple. De trop nombreux auteurs ne sont pas reconnus à leur juste valeur et peinent à vivre de leur art. Leur statut semble poser aux pouvoirs publics un problème complexe, comme a pu en témoigner le rapport récent rédigé par Bruno Racine. Trois quarts des éditeurs sont des petites structures qui ne vivent parfois que grâce aux sacrifices de passionnés. Enfin, les librairies sont parmi les commerces les moins rentables, et survivent souvent par la volonté farouche de leurs propriétaires.
Notre commission a souhaité permettre à tous les acteurs de la filière de s'exprimer non seulement sur la crise, mais également sur les perspectives qui s'ouvrent à eux. La crise sanitaire avait fait craindre le pire pour toute la filière, comme la commission l'a souligné au printemps dernier. Je salue à cette occasion les travaux réalisés par notre ancienne collègue Mme Françoise Laborde pendant le confinement. Finalement, les soutiens publics comme le soutien renouvelé des lecteurs ont peut-être permis d'échapper au pire.