Intervention de Vincent Montagne

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 10 février 2021 à 10h00
Avenir des acteurs de la filière du livre — Audition de Mme Anne Martelle présidente et M. Guillaume Husson délégué général du syndicat de la librairie française slf de M. Vincent Montagne président du syndicat national de l'édition sne Mme Régine Hatchondo présidente du centre national du livre cnl et M. Christophe Hardy président de la société des gens de lettres sgdl et vice-président du conseil permanent des écrivains cpe

Vincent Montagne, président du Syndicat national de l'édition (SNE) :

Je vous remercie de votre accueil. Je m'associe à ce que vient de dire Christophe Hardy sur la situation des auteurs. En 2020, avec la suppression des salons, des festivals, des dédicaces, l'auteur a été la première victime sociale et économique de la chaîne du livre.

En 2020, notre chiffre d'affaires a diminué de 2,7 % en valeur et de 3,4 % en volume, c'est finalement assez exceptionnel au regard des autres industries culturelles et créatives. Mais ce résultat cache des variations du chiffre d'affaires acrobatiques au cours de l'année : - 278 millions d'euros pendant les 55 jours du premier confinement ; puis + 130 millions d'euros ; - 93 millions d'euros au mois de novembre ; - 120 millions d'euros ensuite...

Avec la crise, le secteur a connu une dure mutation économique, mais celle-ci a aussi montré l'attachement des Français au livre. Ils sont 33 % à s'être mis à lire davantage, notamment les moins de 25 ans ; 43 % pour tromper l'ennui, 33 % pour se déconnecter de l'actualité et 31 % pour réduire le temps passé sur les réseaux. Le livre irrigue aussi les autres industries culturelles et créatives, comme le montrent les nombreux films et séries qui transposent des livres.

La lecture mériterait d'être déclarée cause nationale et que des moyens supplémentaires lui soient consacrés afin de la réhabiliter. On voit bien que lorsqu'un sujet touche les jeunes, leur temps de lecture quotidien augmente de 30 minutes.

Le Syndicat national des éditeurs (SNE) que je préside représente 85 à 90 % de l'édition française, mais 50 % de nos adhérents réalisent moins de 500 000 euros de chiffre d'affaires. Ce sont des PME qui souffrent de la concentration des ventes sur quelques best-sellers. On constate un appauvrissement des auteurs qui ne réussissent pas à percer.

Avec la loi de 1957, améliorée en 2014, la chaîne du livre a été modernisée : les intérêts des différents acteurs sont plus alignés que divergents, grâce au prix unique et à la répartition auteur-éditeur qui assure une rémunération strictement proportionnelle.

N'oublions pas que les situations sont très diverses, entre la bande dessinée qui tire son épingle du jeu et l'édition de tourisme dont les ventes ont baissé de 44 %, entre un auteur dont l'écriture est l'unique activité et celui pour lequel elle est une activité annexe. Chaque secteur, chaque métier, est différent.

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