Intervention de Nathalie Delattre

Mission d'information Enseignement agricole — Réunion du 9 février 2021 à 18:5
Réunion constitutive

Photo de Nathalie DelattreNathalie Delattre, rapporteure :

L'enseignement agricole est durement frappé par la crise sanitaire. Tous les établissements n'ont d'ailleurs pas fait remonter leurs problèmes et nous connaissons donc mal l'étendue des difficultés. On risque d'avoir de mauvaises surprises.

Notre mission ne doit pas se concentrer uniquement sur la production, mais a bien vocation, selon moi, à aborder le triptyque « produire, transformer et vendre », ce qui inclut les nouveaux circuits de vente, comme les circuits courts, et la dimension entrepreneuriale. Il est important de déterminer le nombre de jeunes à former pour remplacer les départs en retraite, afin de veiller à l'équilibre entre et au sein des filières. La difficulté est que les filières n'ont pas de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. En viticulture, les tractoristes polyvalents sont ainsi très recherchés, mais ils sont trop peu nombreux car la filière n'a pas su anticiper. Les filières font face à cet égard à des problématiques qui relèvent de plusieurs ministères et elles ont du mal à trouver un interlocuteur, la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) ou les services de la direction académique des services de l'Éducation nationale ne se sentant pas forcément pleinement compétents en la matière.

Pour pallier les difficultés de recrutement, une initiative intéressante avait été lancée : le camion de « l'Aventure du vivant », qui sillonne la France pour présenter les différentes filières aux parents et aux jeunes. L'expérience avait bien commencé, mais à cause de la crise sanitaire, il n'a pu faire que deux escales... Avec la crise et la suspension des salons, on peut s'inquiéter pour la rentrée prochaine.

Les MFR accueillent souvent des élèves dont les autres filières ne veulent pas et leur permettent de trouver leur voie. Or les taux d'insertion professionnelle sont remarquables, parmi les plus élevés, notamment à dix-huit mois. Les MFR sont des lieux d'excellence. Chacune dépend d'une association. La direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER) aimerait qu'elles fusionnent. Cette diversité constitue pourtant leur force et, en la matière, je suis une girondine convaincue !

M. Labbé a été rapporteur de la mission d'information du Sénat sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales. Il sera heureux d'apprendre qu'en Gironde, une MFR vient de créer une section consacrée à l'herboristerie et aux plantes médicinales, preuve que nos travaux sont suivis ! Je lirai également volontiers le rapport de 2017 de la délégation aux droits des femmes sur les femmes et l'agriculture.

Mme Gruny a raison, la mer est un sujet important. Les lycées des métiers de la mer relèvent principalement du ministère de la mer et du ministère de l'éducation nationale, et peu du ministère de l'agriculture et de l'alimentation, ce qui mérite d'être analysé.

Monsieur Mérillou, si la mission ne se rend pas en Dordogne, je m'y rendrai volontiers : j'y ai grandi et mes parents y habitent encore ! Monsieur Decool, nous n'oublierons évidemment pas non plus la filière brassicole dans nos travaux. Enfin, monsieur Louault, les établissements peuvent créer des mentions complémentaires ; nous pourrons sans doute attirer l'attention sur la filière que vous évoquez.

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