Intervention de Alexandra Borchio Fontimp

Réunion du 10 février 2021 à 15h00
Fonctionnement des universités en temps covid et malaise étudiant — Débat organisé à la demande du groupe écologiste – solidarité et territoires

Photo de Alexandra Borchio FontimpAlexandra Borchio Fontimp :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, concertation, stabilité et cohérence : voilà ce que souhaitent les étudiants et la communauté enseignante ; voilà ce dont a besoin l’université !

Les efforts consentis par nos étudiants en cette période de crise sanitaire sont immenses. Ne connaissant finalement que peu de formes graves de la covid-19, ils sont soumis à des restrictions rigoureuses de leur mode de vie, entraînant pour beaucoup une grande précarité. D’innombrables témoignages illustrent cette détresse étudiante.

À cela s’ajoute l’incertitude face à l’avenir. Notre jeunesse, considérée comme inébranlable, montre aujourd’hui les stigmates d’un combat qu’elle ne peut pas supporter à elle seule.

Les récentes annonces du Président de la République, même si elles prennent en compte une partie des revendications, ne peuvent pas être considérées comme suffisantes. Ces mesures d’accompagnement ont été mises en œuvre en réaction à la crise étudiante. Et c’est ce manque d’anticipation qui plonge dans le désarroi des milliers de jeunes.

Rappelons l’action dynamique et concrète des collectivités. Je le constate notamment dans mon territoire. Région Sud, le département des Alpes-Maritimes et les communes sont mobilisés de toutes leurs forces pour le bien-être des étudiants. La métropole Nice Côte d’Azur présente en ce moment même de nouvelles actions. Le village de Gilette, quant à lui, organise une collecte pour leur venir en aide.

Sur le terrain, je dialogue régulièrement avec des étudiants et des membres de la communauté enseignante. Ces échanges m’ont amenée à alerter rapidement le Gouvernement, puis à proposer la demande de reprise, à hauteur de 50 %, ainsi que l’accélération et la systématisation de l’offre de vaccination pour les volontaires.

L’université passe avant tout par des interactions entre professeurs et étudiants. Couper ce lien, c’est donc amoindrir l’envie que les étudiants ont de se lever tous les jours pour apprendre. Rétablir un rythme de travail à 50 %, que les cours à distance ont tendance à diluer, permettra de sortir les étudiants de l’isolement et d’une solitude où s’érode jour après jour leur motivation. Limiter à 20 % le présentiel ne permet pas de résoudre toutes les inégalités. Il faut poursuivre les efforts.

Étudiants en classes préparatoires, en brevet de technicien supérieur (BTS) et à l’université ont les mêmes droits, mais ne bénéficient pas des mêmes conditions garanties par l’État. Et c’est notamment cette différence de traitement qui suscite l’incompréhension. En quoi ce brassage serait-il différent ? Je crois qu’il faut cesser cette infantilisation, qui sacrifie cette génération.

Dorénavant, il s’agit non plus seulement de corriger les erreurs du passé, mais de ne pas les répéter. Cette pandémie nous oblige à repenser l’université dans son ensemble et dans toute sa complexité. La crise a, certes, mis à nu des failles structurelles, mais elle ne les a pas créées. En ce sens, saisissons-nous de l’occasion pour les combler. L’urgence est absolue, et nous devons investir sur le long terme.

Il faut, à mon sens, renforcer le principe d’autonomie des universités. Chaque composante présente une spécificité.

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