Intervention de Alexandra Borchio Fontimp

Réunion du 10 février 2021 à 15h00
Fonctionnement des universités en temps covid et malaise étudiant — Débat organisé à la demande du groupe écologiste – solidarité et territoires

Photo de Alexandra Borchio FontimpAlexandra Borchio Fontimp :

Je pense par exemple à la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). Ces particularités ne permettent pas aujourd’hui une application uniforme des mesures décidées par votre ministère. Il y a un vrai besoin de flexibilité !

« Il faut de la cohérence, de la clarté et un cap. » Ce ne sont pas mes mots, madame la ministre ; ce sont ceux du chef de l’État. Les incessantes variations réglementaires constituent donc un défi. Pour ne plus courir de manière erratique après la crise, il faut cesser cette valse délétère de circulaires et présenter une stratégie de long terme. Il n’est plus possible qu’étudiants et enseignants aient pour seul gouvernail l’inconstance. Cette exigence est rendue encore plus urgente par la menace d’un nouveau confinement.

Il faut aussi admettre que la formation des étudiants en ressort dégradée. Il est donc impératif d’y remédier. Pour cela, il faut non seulement préparer dès à présent la rentrée prochaine, mais aussi réfléchir à un plan de restructuration de l’enseignement supérieur.

Pour terminer, l’effet de masse lié aux très bons résultats obtenus en licence amène à reconsidérer les modalités de sélection à l’entrée en master. Des pistes de réflexion existent. Les universitaires les tiennent à votre disposition.

La crise sanitaire a le mérite de faire vaciller des certitudes établies, de questionner les discours dominants et de rappeler les décideurs à leur devoir d’humilité. Elle a vu aussi une remarquable mobilisation des établissements d’enseignement supérieur et de recherche pour assurer au pied levé, dans des conditions difficiles, la continuité de leurs missions académiques.

La France gagnerait à se réconcilier avec les acteurs de ses territoires en abandonnant ses tentations récurrentes de concentration, afin d’accepter de promouvoir une différenciation.

Connaissance et reconnaissance vont de pair. C’est l’un des principaux défis des temps qui s’ouvrent. Le chantier est immense. Tout cela réclame ce qui a tant manqué jusqu’à présent : de l’anticipation, de la cohérence et des moyens à la hauteur de l’enjeu !

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