Je remercie le professeur Delfraissy d'avoir placé au centre de son propos les questions d'éthique et de démocratie sanitaire, deux thèmes qui me sont chers et qui nous ont valu de nous côtoyer au sein du Comité consultatif national d'éthique (CCNE). Je vais être très directe : avez-vous l'impression que le Conseil scientifique est suffisamment entendu sur ces sujets ? Les Français sont lassés et il leur est de plus en plus difficile de s'y retrouver, avec notamment des prises de position de votre part qui ont changé récemment, par exemple sur le timing des mesures. Vous disiez ainsi fin décembre que le temps était compté, que nous étions lancés dans une course contre la montre et que chaque semaine était précieuse. Aujourd'hui, vous venez de nous dire de manière argumentée que l'on n'était pas à une semaine près. Avouez qu'il est difficile de comprendre. Pensez-vous que ceci pourrait être plus clairement exprimé auprès des Françaises et des Français ? Comment éviter toute confusion ? Dans votre exposé, vous avez fait également la différence entre « urgence » et « extrême urgence ». En tant que non-médecin, je trouve ces déclarations particulièrement troublantes.