Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.
La ville de Trappes est à la une des médias. Pour avoir été maire de la ville voisine et président de la communauté d’agglomération dont Trappes fait partie, je suis meurtri par la stigmatisation médiatique dont cette ville fait l’objet.
Grâce au plan Borloo et à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), des centaines de millions d’euros ont été investis, des immeubles démolis puis reconstruits, tandis que des équipements publics sont flambant neufs. Le changement visuel est évident, mais hélas, les problématiques sont toujours là et s’intensifient dans certains quartiers… Une véritable pandémie, avec un variant islamiste particulièrement nocif.
Toutefois, il ne faut pas résumer Trappes à cela, car un véritable travail est fait sur le terrain entre les représentants de l’État et les élus locaux.
Nous ne voudrions pas voir ces efforts anéantis par les déclarations tonitruantes d’un professeur, d’un maire qui tente de défendre sa ville, certes, mais qui se permet de distribuer des documents dans l’enceinte d’un lycée, de personnes menacées de mort qui sont aujourd’hui sous protection policière et de partis populistes qui surfent sur la vague en cette période préélectorale.
Cette polémique éclate alors que l’on ne compte plus les flambées de violence un peu partout sur le territoire : à Besançon, avec une agression raciste ultraviolente ; à Montbéliard, avec des actes de sauvagerie et de guérilla urbaine sur lesquels ma collègue Annick Jacquemet souhaitait aussi vous interpeller ; à Paris, avec le lynchage abominable du jeune Yuriy ; à Poissy, avec un guet-apens couplé à un appel au meurtre, pour ne citer que les plus récents.
Face à ces situations, la police semble dépassée. Et c’est dans ce contexte que la nouvelle Défenseure des droits propose d’expérimenter des « zones sans contrôle d’identité ». Ces déclarations ont semé le doute sur l’engagement du Gouvernement à lutter contre la criminalité et l’insécurité.
Pouvez-vous nous confirmer, monsieur le Premier ministre, que le Gouvernement va réagir avec les moyens nécessaires au climat d’incivilité qui sévit dans certains quartiers, partout en France ?