Monsieur le sénateur Kerrouche, vous l’avez dit, la France est sous la menace d’attaques informatiques, comme d’autres pays. Je pense par exemple à l’attaque qui a touché 400 hôpitaux américains à la fin novembre 2020.
En France, c’est l’ensemble de notre économie, l’ensemble de notre société, qui est sous la menace. On a compté vingt-sept attaques majeures concernant des hôpitaux en 2020 ; il y en a une par semaine en 2021.
Je salue, comme vous, le travail des équipes hospitalières et des agents de l’Anssi ; ces derniers se sont rendus à l’hôpital de Dax dès le 9 février dernier, et voilà deux jours à Villefranche-sur-Saône – je vais y aller moi-même dans quelques jours –, pour aider les hôpitaux à faire face à cette menace.
La France et ses partenaires sont mobilisés. Les effectifs de l’Anssi ont augmenté de 200 personnels depuis 2017. Nous avons accompagné les 110 plus gros hôpitaux français au cours d’audits de sécurité, tandis que 11 d’entre eux sont suivis au jour le jour. Nous travaillons à une plus grande sensibilisation des hôpitaux, mais aussi des collectivités territoriales – la ville de Houilles a ainsi subi une attaque dernièrement – et de l’ensemble de nos concitoyens.
Le Président de la République devrait, dans les heures qui viennent, prendre la parole sur ce sujet pour nous amener à franchir encore un cap dans cette préparation et vers une plus grande vigilance de l’ensemble de l’économie et de la société.
S’agissant enfin de la réponse judiciaire, je souligne un succès récent : les organisations cybercriminelles Emotet et Egregor – cette dernière est à l’origine de l’attaque contre Ouest-France à la fin du mois de novembre 2020 – ont été arrêtées la semaine dernière grâce à une coopération entre les services français, la justice française, la justice américaine et nos partenaires européens.
L’État apporte donc une réponse extrêmement forte, mais nous devons continuer à mieux nous mobiliser et à mieux prévenir ce genre de danger.