Monsieur le sénateur Jean-Marc Boyer, je vous remercie de votre question, qui me permet d’aborder un sujet éminemment humain, au-delà des enjeux sanitaires.
Face à un virus qui nous était inconnu – vous en conviendrez – et qui frappait notamment les personnes âgées de manière virulente – à preuve, 80 % des victimes sont des personnes âgées –, nous avons dû prendre des décisions parfois difficiles pendant la première vague. Vous le savez.
Lors de mes déplacements sur le terrain, j’ai entendu les personnels, les résidents et leurs familles. Comme vous, j’ai été confrontée à des vécus dramatiques, marqués parfois par des syndromes de glissement.
Ce virus, nous ne le connaissons pas encore sous toutes ses variantes, mais force est de constater que nous le connaissons mieux. Le personnel des Ehpad le dit : il se sent mieux aguerri pour le prévenir, pour mieux protéger et pour le dépister.
Dès ma nomination, j’ai été saisie de cette question profondément humaine, au-delà du sanitaire, et j’ai immédiatement donné des orientations aux Ehpad. Nous suivons une ligne de crête extrêmement étroite, en vertu d’un principe clé : protéger nos aînés sans les isoler.
Il ne s’agit donc pas de fixer des directives, mais d’énoncer des lignes de conduite très claires pour orienter les décisions des directeurs, qui ne sont jamais simples à prendre, car il faut faire en sorte que ces établissements ne soient jamais démunis face au virus.
À ces orientations s’ajoute le déploiement de tests à destination des professionnels et, très prochainement, de celles et ceux qui rendent visite aux résidents, grâce à l’arrivée des tests salivaires, qui auront l’avantage d’être moins invasifs. Nous espérons que ces pratiques s’en trouveront facilitées.
Je m’entretiens chaque semaine en visioconférence avec les acteurs du secteur, en particulier avec les fédérations d’Ehpad. En concertation avec eux, j’ai mis en place des modes de visite, sur rendez-vous, pour mieux encadrer les allées et venues et, surtout, pour assurer le maintien du lien social, ô combien nécessaire. Nous avons également demandé que les visites en fin de vie soient permises, pour accompagner nos aînés dans leurs derniers instants.
Enfin, la vaccination ouvre des perspectives aujourd’hui. Vous le savez : à la fin du mois de février, 80 % des résidents des Ehpad seront vaccinés dans notre pays et je tiens à saluer cet engouement. Il prouve qu’il fallait prendre du temps, expliquer, …