Ma question s’adresse à M. le ministre délégué chargé des transports. Elle porte sur l’articulation entre défense de l’environnement et développement des grandes infrastructures, en partant de l’exemple du contournement est de Rouen.
En septembre 2017, après quasiment cinquante ans d’études, la région Normandie, le département de la Seine-Maritime, que je présidais à l’époque, et la métropole Rouen Normandie ont conclu un accord pour boucler le financement du contournement est de l’agglomération rouennaise.
Ce chantier est indispensable. Rouen est la seule métropole française de cette taille – plus de 500 000 habitants – à ne pas bénéficier aujourd’hui d’une telle infrastructure.
Or, le 8 février dernier, le nouveau président de la métropole a décidé d’y renoncer sous la pression de ses alliés écologistes. C’est un véritable électrochoc. La région et le département ont donc pris l’engagement d’accroître leur participation financière pour couvrir le renoncement de la métropole.
L’État est le maître d’ouvrage de cette infrastructure. Jusqu’à présent, la réalisation du projet était soumise à la participation de toutes les collectivités concernées. L’État va-t-il y renoncer parce que la métropole s’en est retirée ou bien va-t-il mener à son terme un engagement que le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) et la loi d’orientation des mobilités (LOM) ont identifié parmi les plus importants pour le développement de notre pays ?
Plus globalement, l’exemple rouennais pose la question de l’articulation entre infrastructures et protection de la nature. On ne peut pas opposer les premières à la seconde par principe. En l’occurrence, un contournement fluide entraîne moins d’émissions de gaz à effet de serre qu’un engorgement urbain permanent – et je ne parle même pas de l’aspect sanitaire du problème, car la qualité de l’air s’en ressent pour les habitants.
L’inscription de la protection de la biodiversité dans la Constitution nous permettra-t-elle de continuer à faire les bons choix à l’avenir, de manière pragmatique, sans céder à une quelconque idéologie ?