J'avoue être surpris par l'organisation du calendrier parlementaire. Le Gouvernement a reporté à la fin de l'état d'urgence sanitaire l'examen de textes tels que le projet de loi relatif au grand âge et à l'autonomie, la réforme des retraites et bien d'autres. Pour les sujets de fond, il apparaît donc que les conditions d'examen ne doivent pas être dégradées, ce qui conduit à reporter les débats. Mais pour la bioéthique, on va à marche forcée, comme le prouve la convocation de cette commission mixte paritaire.
Nous comprenons bien que cette commission ne sera pas conclusive, et c'est heureux. En effet, le groupe Les Républicains salue le travail qui a été réalisé par le Sénat. C'est un travail sérieux qui reflète l'absence de consensus sur ces questions au sein de la société française. Mme Dubost nous rappelle qu'il y a un courant majoritaire à l'Assemblée nationale, mais les oppositions ont aussi des choses à dire, notamment sur l'apaisement dont a besoin notre société.
La première mesure d'apaisement consisterait justement à faire en sorte que des débats aussi importants, qui touchent aussi profondément l'éthique, se tiennent dans un contexte parlementaire normalisé. Si cette commission mixte paritaire échoue, il serait donc souhaitable que les débats ultérieurs n'aient pas lieu tant que durera l'état d'urgence sanitaire. Un débat serein, où l'ensemble des points de vue peut s'exprimer, est d'autant plus nécessaire que ce projet de loi engage une modification anthropologique profonde de notre société. Or, débattre quasiment dans la torpeur de l'été, comme cela a été fait à l'Assemblée nationale il y a quelques mois, est indigne d'un sujet qui appelle, au contraire, à s'élever. Hélas, nous en sommes très souvent loin.