Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, période que vous avez rappelée, monsieur le ministre, la dette publique française atteignait 250 % du PIB. Quelques années plus tard, au début des années 1950, elle n’en représentait plus que 30 %. Alors que notre taux d’endettement a bondi de 20 points en moins d’un an et qu’il dépasse désormais 120 % du PIB, une telle capacité à résorber la dette laisse rêveur.
Mais comparaison n’est pas raison, et la situation en 2021 diffère largement de celle de l’après-1945, quand bien même nous déclarons la guerre au virus. L’économie doit repartir, et repartir vite, mais le pays n’est pas à reconstruire.
La situation est aujourd’hui des plus singulières : d’une part, la dette publique, en valeur absolue, n’a jamais été aussi élevée ; d’autre part, l’épargne privée, constituée pour une large part grâce aux mesures mises en place par le Gouvernement, n’a jamais été aussi importante. On peut y voir un paradoxe historique. On peut aussi y voir une opportunité pour accélérer la relance sans dégrader davantage nos finances publiques.
Si le Gouvernement ne dirige plus l’épargne des Français, et c’est heureux ainsi, il peut mettre en place des outils afin de l’orienter vers des investissements stratégiques.
Monsieur le ministre, on a lu dans la presse que vous vous étiez emparé de cette question. Quels outils entendez-vous mettre en place ?