Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 2 mars 2021 à 14h30
Dette publique à l'aune de la crise économique actuelle — Débat interactif

Bruno Le Maire :

Monsieur le sénateur, toutes les questions que vous soulevez sont essentielles, qu’il s’agisse du calendrier, de la méthode ou du principe du remboursement.

Sur ce dernier point, encore une fois – nous avons été clairs avec Olivier Dussopt –, nous estimons qu’il faut rembourser la dette. J’observe d’ailleurs que certains partis autrefois hostiles à cette idée s’y rallient aujourd’hui. La question est donc de savoir, non pas si nous allons rembourser la dette, mais quand et comment nous allons le faire.

Pour notre part, nous avons une stratégie claire, celle que je viens d’exposer, sur le « comment » ; ce n’est pas forcément le cas de tout le monde.

Et, sur le « quand », je redis que le rétablissement des finances publiques ne pourra être engagé que lorsque la crise sera derrière nous. Rien ne serait plus dommageable à la protection de notre économie que d’appuyer à la fois sur le frein et sur l’accélérateur. Il faut attendre que la croissance soit de retour pour engager le rétablissement des finances publiques. Nous avons constaté lors de la précédente crise qu’un rétablissement trop précoce des finances publiques avait des répercussions très négatives sur la croissance, donc sur le retour de l’activité économique.

Le cantonnement est une modalité. Je rappelle que vous avez déjà voté le cantonnement d’une partie de la dette, en l’occurrence celui de la dette de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) à la Cades, avec une ressource spécifique.

Nous estimons aujourd’hui la dette covid à 215 milliards d’euros, dont 75 milliards d’euros pour la sécurité sociale et 140 milliards d’euros pour l’État. Je suis favorable à un cantonnement de la dette. Il y en a déjà eu un pour la dette sociale, et je crois qu’il en faut un aussi pour la dette de l’État, tout simplement dans un souci de transparence à l’égard des Français. Il s’agit de marquer la singularité de la part de la dette liée à la crise et de garantir que celle-ci sera effectivement remboursée, en réfléchissant, comme vous le proposez, à des ressources spécifiques. Certes, il est trop tôt pour les déterminer aujourd’hui ; cela doit faire l’objet d’un débat entre nous.

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