L’ampleur de la crise sanitaire et la contraction de l’activité économique ont nécessité une action budgétaire résolue de la part du Gouvernement, en l’occurrence le fameux « quoi qu’il en coûte » du Président de la République ; vous y avez fait référence, monsieur le ministre.
Les conséquences de la crise de la covid-19 sur nos finances publiques sont inquiétantes : la dette publique pourrait atteindre plus de 120 % du PIB à la fin de l’année.
La Commission européenne a réagi avec célérité au mois de mars 2020 en suspendant ce qui a longtemps été considéré comme une « sacro-sainte » règle : le niveau maximal d’endettement à 60 % du PIB. Pourtant, ce seuil a été largement franchi sans que les marchés financiers s’affolent, grâce à l’action expansionniste de la Banque centrale européenne (BCE).
Les chiffres nous auraient horrifiés avant la crise. Mais, partout au sein de la zone euro, cette « ligne rouge » a été franchie, afin de profiter au maximum des marges de manœuvre budgétaires et de relancer l’activité économique.
Une telle dégradation de la situation de nos finances publiques doit être temporaire. Vous l’avez dit, le retour à la croissance devra nous permettre de rembourser la dette.
J’entends de nombreuses propositions de modalités de remboursement dans le débat public qui méritent que le Parlement s’y attarde. Je pense en particulier au cantonnement de la dette covid, suggestion formulée par le Haut-Commissaire au plan.
Mais ne devons-nous pas profiter de cette situation exceptionnelle pour réviser les règles européennes d’encadrement des finances publiques, qui ont révélé durant la crise leur obsolescence dans la mesure où elles empêchent d’investir pour notre avenir ? Quelle est la position du Gouvernement ?
Il y a deux dettes : la dette publique et la dette privée. Cette dernière vous inquiète-t-elle, monsieur le ministre ?