Monsieur le sénateur, je partage très largement les remarques que vous avez formulées.
Vous l’avez indiqué à juste titre, si nous avons connu, et si nous connaissons aujourd’hui une telle capacité à faire face à la crise en mobilisant des crédits dans des proportions jamais atteintes auparavant, c’est parce que nous pouvons emprunter sur les marchés dans des conditions extrêmement favorables à la France. Par l’ensemble des actions que nous mettons en œuvre avec Bruno Le Maire, nous veillons à préserver notre crédibilité sur les marchés pour garantir la qualité de la signature française.
Vous avez également rappelé, là encore à juste titre, que si nous sommes dans cette position plutôt favorable pour faire face à la crise, c’est en grande partie grâce à la politique menée par la BCE en matière monétaire, y compris les rachats, mais aussi grâce à l’action de la Commission européenne et du Parlement européen, sur l’initiative du Président de la République et de la Chancelière allemande.
Le plan de relance qui a été mis en place nous permet de faire collectivement face à la crise. Aujourd’hui, sur la scène européenne, la priorité absolue est accordée à sa mise en œuvre. Vous savez combien il a été difficile de convaincre l’ensemble des partenaires ; M. le ministre de l’économie pourrait en témoigner. Nous travaillons aujourd’hui avec la Commission. Nous échangeons sur les modalités de mise en œuvre et de décaissement, pour évoquer les choses le plus clairement possible. Nous discutons de la préparation des différents plans de relance et du plan de résilience que chaque État doit présenter devant la Commission dans les prochaines semaines.
Notre objectif majeur est de mettre en œuvre le plan de relance à l’échelon européen. Nous avons aussi d’autres objectifs politiques majeurs, notamment celui d’acter les décisions de la Commission et de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement en matière de ressources propres pour l’Union européenne. Le temps du débat sur les indicateurs viendra ensuite.
Comme vous l’avez rappelé, il a été décidé de suspendre temporairement l’application d’un certain nombre de dispositions dans la période actuelle. Nous préférons faire les choses dans l’ordre : garantir la réponse à la crise et le décaissement du plan de relance, et n’aborder qu’ensuite le débat sur les indicateurs, auquel nous participerons avec vous.