Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 2 mars 2021 à 14h30
Dette publique à l'aune de la crise économique actuelle — Débat interactif

Bruno Le Maire :

Je plaisante, bien entendu…

Comme vous l’avez indiqué, la politique budgétaire a pris depuis maintenant un peu plus d’un an le relais de la politique monétaire de la BCE. C’est ce qui nous a permis de résister à la crise. C’est, je le crois, un choix qui est largement partagé sur les travées du Sénat.

Cela nous a permis de protéger les salariés, par exemple dans le secteur aéronautique. Je revendique d’avoir mobilisé plusieurs centaines de millions d’euros pour que des ingénieurs et des ouvriers qualifiés du secteur aéronautique, à Toulouse, en Occitanie et ailleurs, chez Airbus comme dans les PME sous-traitantes, puissent continuer à travailler, même s’il n’y a pas de commandes payées par de l’argent public. Ces compétences, ce sont des décennies d’investissement. Si nous voulons que le secteur de l’aéronautique puisse redémarrer au moment où les marchés reprendront, il ne faut surtout pas les perdre.

Le moment viendra où nous devrons rétablir les comptes publics. Il n’est pas encore venu. Il viendra quand la croissance sera de retour et l’épidémie véritablement derrière nous.

Si nous engageons trop rapidement le rétablissement des finances publiques, nous nous exposons à avoir une croissance plus faible et un chômage plus important. Par conséquent, le pilotage du calendrier du rétablissement des finances publiques est un point-clé. Il est d’autant plus nécessaire d’avoir une stratégie claire ; nous venons de préciser la nôtre avec Olivier Dussopt.

Dans le fond – c’est ma conviction profonde –, la vraie question n’est pas de savoir s’il faut ou non rembourser la dette publique française. Je pense qu’une telle question est très largement artificielle. Si un ministre des finances venait annoncer devant le Sénat que la France ne remboursera pas sa dette publique, les taux d’intérêt et la charge de la dette exploseraient le lendemain, et je crois qu’il y aurait un doute profond chez nos compatriotes. Ce serait totalement irresponsable.

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