Monsieur le sénateur, je vous le redis avec beaucoup de clarté et de fermeté : j’exclus toute augmentation d’impôts, pour les ménages comme pour les entreprises. Je continuerai à le marteler tout en apportant des réponses sur notre stratégie de désendettement, car les Français sont évidemment très sceptiques. Ils ont été habitués depuis des années à ce que l’on rembourse notre dette en augmentant les impôts. Comme dit l’adage : « Chat échaudé craint l’eau froide. » Je les comprends. Mais j’ai pris cet engagement en tant que ministre des finances, et je le tiendrai.
Il y a aujourd’hui deux économies.
L’une est très durement touchée par la crise. Nous disons avec force à ces entreprises, à ces PME, à ces TPE et à ces indépendants que nous continuerons à les soutenir aussi longtemps que cela sera nécessaire. Tous les dispositifs, qu’il s’agisse du Fonds de solidarité, des prêts garantis par l’État (PGE), des exonérations de charges ou de l’activité partielle, seront maintenus tant que la crise touchera les secteurs de l’hôtellerie, des cafés, de la restauration, de la culture, du sport ou de l’événementiel.
Je veux dire aux chefs d’entreprise concernés que nous ne retirerons pas brutalement ces dispositifs. Quand nous les retirerons, nous veillerons à le faire progressivement pour ne pas voir apparaître en quelques semaines tous les drames sociaux et humains que nous avons réussi à éviter depuis un peu plus d’un an.
Et puis, il y a d’autres secteurs de l’économie qui ont déjà commencé à redémarrer fortement. Encore une fois, l’économie française va redémarrer vite et fort quand les contraintes sanitaires seront levées. Dans le bâtiment, dans les travaux publics, dans l’agroalimentaire, dans beaucoup de secteurs de haute technologie, nous voyons la confiance revenir et les investissements redémarrer.
Nous voulons accompagner ces entreprises en mettant à leur disposition des prêts participatifs dont je préciserai les modalités jeudi matin. Ce sont de quasi-fonds propres. Ils permettront aux entreprises de se projeter dans l’avenir, d’investir et d’embaucher. Car j’ai une confiance totale dans la capacité de rebond de notre économie et de nos entrepreneurs.