Monsieur le sénateur, je dirai tout d’abord un mot sur la question des taux d’intérêt et de la gestion de la dette. Nous bénéficions encore de conditions extrêmement favorables pour emprunter et, comme Bruno Le Maire l’a rappelé à l’instant, si la dette a augmenté, le service de la dette a baissé, passant de 39 à 36 milliards d’euros.
Nous sommes aujourd’hui dans une période qui se caractérise par un très léger relèvement des taux.
Après avoir été en moyenne de –0, 14 % pour l’obligation à dix ans tout au long de l’année 2020, et de –0, 30 % à la fin 2020 et au tout début 2021, les taux tangentent de nouveau le niveau zéro.
Cela s’explique à la fois par l’état du marché mondial et un certain nombre de tensions inflationnistes, liées notamment à la mise en œuvre du plan de relance américain, qui se caractérise par une injection massive de liquidités, en particulier sous forme d’aides à la consommation. Nous n’y voyons toutefois pas de signes particuliers d’inquiétude, dans la mesure où les taux restent extrêmement bas.
Comme cela a été rappelé, une partie conséquente de la dette française est en quelque sorte garantie et protégée par la BCE et par la politique monétaire mise en œuvre.
Nous ne sommes pas spontanément convaincus de la nécessité d’augmenter la durée de maturité de la dette. Nous sommes extrêmement attachés à la diversité des créanciers, des délais et des durées d’emprunts, même si nous constatons un très léger relèvement de la durée de maturité. Pour vous rassurer, monsieur le sénateur, nous sommes confiants quant à la qualité de la garantie de la signature française.
S’agissant de l’augmentation de la taxe sur les transactions financières, elle contredirait le principe de non-augmentation générale des impôts auquel nous sommes attachés. Nous considérons par ailleurs qu’un travail est à mener en la matière sur la scène européenne. Nous avons déjà abordé le sujet à plusieurs reprises sur votre initiative, notamment à l’occasion des débats sur le projet de loi de finances. Nous continuerons à l’aborder, mais plutôt dans le cadre communautaire.