Notre débat est intéressant, mais il faut avouer qu’après une quinzaine de questions les sujets finissent par se recouper.
Je ne suis pas tout à fait persuadé que le Gouvernement et moi, d’un côté, et vous, de l’autre, partagions la même définition de ce que vous appelez une politique raisonnable ou une gestion en bon père de famille.
Je suis en revanche convaincu que ce que nous mettons en œuvre depuis le début de la crise est opportun. En effet, comme le rappelait Bruno Le Maire, les mesures que nous mettons en œuvre pour répondre à la crise permettent d’éviter des défaillances d’entreprises et des suppressions d’emplois, même s’il y en a encore toujours trop, et de maintenir l’activité au niveau le plus haut possible pour préparer l’avenir et anticiper la reprise de l’économie.
Ces mesures nous paraissent opportunes parce qu’à chaque déconfinement ou levée de restrictions nous avons constaté que l’activité repartait fortement : croissance de 18 % au troisième trimestre de l’année 2020 et création de 400 000 emplois, rebond de la consommation au mois de décembre 2020 et quasi-maintien de l’investissement des entreprises au cours du quatrième trimestre. Cette reprise particulièrement forte a d’ailleurs permis à l’Insee de réviser l’hypothèse de récession pour 2020 à 8, 2 %, alors que nous craignions un chiffre supérieur, proche de 11 %. Ces indicateurs démontrent en tout cas l’efficacité de ce que nous avons mis en œuvre.
Nous devrons à la fois accompagner, pendant plusieurs mois encore, les secteurs les plus en difficulté pour les aider à franchir cette crise et à en affronter les conséquences – quel que soit son terme sur le plan épidémique, celle-ci va durer pour des activités comme l’aéronautique – et débrancher progressivement les dispositifs d’aide d’urgence pour revenir à un niveau plus soutenable de dépenses publiques.
Une fois que nous aurons fait cela et que nous serons sortis de cet épisode de crise et de mobilisation des fonds publics, alors, nous devrons faire en sorte de rétablir les comptes publics, d’affronter la dette et de la gérer correctement.
J’ai eu l’occasion de dire précédemment à M. Canevet qu’en matière de taux d’intérêt et de gestion du stock de dette nous étions relativement confiants, parce que notre signature est garantie et reconnue et parce que la politique monétaire est bien orientée.