Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, en engageant ce débat sur le thème « Comment construire plus et mieux en France ? », je voudrais tout d’abord saluer l’engagement et le travail du Sénat sur les questions liées aux politiques du logement. Nos échanges sont à la fois riches, exigeants et à la hauteur des enjeux.
« De tous les actes, le plus complet est celui de construire » : cette phrase de Paul Valéry résume, je le crois, l’enjeu qui est au cœur de notre débat d’aujourd’hui.
L’enjeu de la construction s’étend en effet des politiques du logement à la façon dont nous pensons et vivons la ville et le territoire. Il recoupe les questions de mixité sociale, d’accession à la propriété, d’attractivité d’un territoire et d’équilibre entre espaces bâtis et naturels. L’acte de construire est donc ambitieux, exigeant, nécessaire et structurant.
Cette question est bien au cœur de l’action du Gouvernement, qui n’oppose pas rénovation et construction, et des mesures importantes ont été prises pour répondre à la crise exceptionnelle que nous traversons.
Je voudrais tout d’abord indiquer que les efforts menés en matière de construction avant la crise sanitaire se traduisent par des résultats importants : par exemple, en 2018, la construction de 460 000 logements a été autorisée et 400 000 ont été mis en chantier. En prenant uniquement les années 2018 et 2019, les chiffres de mises en chantier, comme ceux des permis de construire, sont supérieurs à ceux de la décennie précédente.
Nous étions donc sur une tendance positive, mais cette dynamique a effectivement été freinée en 2020, j’en conviens tout à fait, avec 382 000 logements autorisés et 351 000 mis en chantier.
Cette année 2020 a été exceptionnelle en raison de la crise sanitaire qui a arrêté les chantiers pendant deux mois et du renouvellement des exécutifs municipaux, …