Notre capacité collective à construire pour aujourd’hui, tout en construisant pour demain, se trouve au cœur de ce débat.
Il nous faut construire pour aujourd’hui, parce que la crise du logement ne se résorbe pas, malgré les efforts sur le logement social et la mobilisation des logements vacants. De plus, la crise économique appelle une relance volontariste du secteur de la construction, qui représente entre 8 et 10 % de notre PIB et des centaines de milliers d’emplois.
Il nous faut construire pour demain, parce que les défis restent nombreux, qu’il s’agisse des passoires thermiques, de l’habitat insalubre, du coût du foncier inaccessible ou de la consommation excessive d’espace.
Comme mes collègues, je voudrais vous rappeler, madame la ministre, que la commission des affaires économiques a créé un groupe de travail sur l’objectif « zéro artificialisation nette des sols » à l’épreuve des territoires ; il vous fera des propositions.
À ce stade, nos interrogations se concentrent sur votre approche coercitive du sujet, ainsi que sur les enjeux de financement. On constate en effet une multiplication des documents de planification locale contraignants et des objectifs chiffrés. S’y ajoute désormais une artificialisation nette plus ou moins imposée, même si nous prenons bonne note que vous proposez des espaces de discussion sur le sujet, à l’échelle des régions et des SCoT notamment.
Pour ce qui est du financement, si nous voyons bien le bâton, nulle trace de carotte ! Pour construire mieux, de manière plus modulable, plus dense et moins polluante, il faudra inévitablement fournir des efforts financiers importants.
La dépollution des friches, le recyclage urbain, la modification des documents d’urbanisme pour lesquels la procédure est toujours plus longue et plus complexe, mais aussi le manque de rendement de la fiscalité de l’aménagement, ou encore la construction neuve, grande oubliée du plan de relance, tels sont les défis que nous devons relever.
Madame la ministre, quel soutien le Gouvernement entend-il apporter aux élus locaux, qui auront la lourde tâche de construire plus et mieux ?