Monsieur le sénateur, le secteur de la construction, extrêmement important pour l’économie française, représente 12 % des emplois.
Il s’est maintenu malgré la baisse du volume de la construction, l’année dernière, parce que nous avons soutenu la rénovation, non seulement chez les ménages mais aussi pour ce qui est des bâtiments publics. Des chiffres historiquement élevés d’entrées en apprentissage ont même été atteints, et les perspectives pour l’emploi et les compétences restent positives en 2021, à tel point que l’on constate parfois une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction.
Cela nous incite à accélérer les passerelles offertes aux demandeurs d’emploi et aux jeunes en recherche de formation, en mobilisant le plan d’investissement dans les compétences (PIC).
En ce qui concerne l’urbanisme et la lutte contre l’artificialisation, nous partageons la même ambition que vous, et nous ne pouvons la traiter qu’avec les collectivités territoriales.
Dans la loi Climat et Résilience, nous fixons un objectif relativement modéré d’une réduction de l’artificialisation nette de 50 % dans les dix prochaines années. Cela signifie qu’il sera toujours possible de construire et de développer des territoires, sous réserve de trouver les moyens de compenser cette dynamique en rendant à la nature certaines zones qui sont parfois devenues des friches.
Cet objectif national a vocation à être décliné par région, d’abord dans le cadre des discussions sur les Sraddet et, ensuite, dans les documents d’urbanisme.
Que faisons-nous pour accompagner cette politique ?
D’abord, nous avons prévu un fonds pour le recyclage des friches, soit 350 millions d’euros pour boucler des opérations que nous n’arrivions pas à financer auparavant. Ce fonds, qui prend la forme d’une contractualisation proposée aux régions, suscite beaucoup d’intérêt ; les différents acteurs y auront probablement largement recours. Aussi, nous aurons l’occasion, si cela se révélait nécessaire, d’examiner les conditions d’un éventuel réabondement.
Ensuite, nous mettons en place une « aide aux maires densificateurs », c’est-à-dire 350 millions d’euros qui seront versés directement aux maires chaque fois que ceux-ci construiront à un niveau supérieur au seuil de densité de la zone. Comme je vous le disais, 500 communes bénéficient déjà de cette aide et 500 000 mètres carrés de logement pourront être créés grâce à cette opération.