Tout d'abord, je remercie le professeur Flahault. Il est bon d'entendre, dans le climat anxiogène actuel, une parole claire, organisée, structurée, proposant des comparaisons internationales, une parole optimiste pour l'avenir.
Par définition, les dates d'ouverture, les jauges, devront être déterminées par les scientifiques. Mes questions au secteur culturel seront donc posées sous le contrôle du professeur Flahault.
Premièrement, nous avons tous entendu le ministre Dussopt dire que le « quoi qu'il en coûte » devait se terminer en 2021 et qu'il faudrait alors reconsidérer les aides publiques accordées à l'ensemble des secteurs, afin de réduire l'endettement de l'État relatif à la covid-19. Comment appréhendez-vous cette réduction potentielle des aides publiques ? En Espagne, c'est le manque de moyens financiers pour soutenir les secteurs en cas de fermeture obligatoire des établissements qui est à l'origine de la réouverture des lieux de vie. Une évolution de cet ordre est-elle possible dans votre secteur ?
Deuxièmement, au terme de cette période (en 2021 ou plus tard, puisque l'on imagine mal les festivals se tenir en 2021 alors que nous sommes déjà en mars), l'ensemble du secteur va-t-il devoir se restructurer ? Les faillites et autres difficultés vont-elles entraîner une disparition potentielle d'un certain nombre d'activités ? Y a-t-il un risque d'appauvrissement de l'offre culturelle dans le pays ?
Des spectacles numériques, ou en tout cas des spectacles sans spectateurs, ont été mis en place. D'une certaine façon, ils sont liés au fait qu'il faille bien « vivre », maintenir des répétitions, certains spectacles comme à l'Opéra de Paris. Selon vous, un tel développement a-t-il du sens d'un point de vue budgétaire ? S'agit-il d'un apport important pour la suite de votre activité ? Ou s'agit-il simplement, en ces temps de confinement et de couvre-feu, de maintenir un lien sans prétendre à plus ?
Enfin, avez-vous un peu d'espoir ?