Intervention de Roger Karoutchi

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 11 février 2021 à 8h35
Audition de Mme Séverine Arsène chercheuse associée au médialab de sciences po et enseignante à l'université chinoise de hong kong sur le crédit social en chine

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

J'ai trouvé cette intervention extrêmement intéressante. Nous examinons ici le sujet au regard du contexte du Covid, notamment, en nous demandant ce qui serait applicable en Europe et en France en particulier. Mais, en pratique, nos deux systèmes ne sont-ils pas tellement différents ? Le système chinois laisse un peu de marge à l'activité privée et laisse la population s'enrichir mais sans toucher au système politique. Il en découle un contrôle total de la population.

En France, la liberté rend possible - pour le Covid comme pour tout autre sujet - un débat démocratique et la contestation critique. À travers le système de crédit social et les codes couleurs, le gouvernement chinois n'a-t-il pas en réalité trouvé un moyen d'utiliser l'activité privée pour la mise en place d'un dispositif de contrôle, sans laisser aucune marge de critique ni de contestation ? Je n'ose imaginer l'ampleur des contestations qu'un tel système soulèverait si l'on envisageait sa transposition en France. Dans le même temps, je suis admiratif, car la Chine, qui compte un milliard et demi d'habitants a beaucoup moins de cas de Covid que nous. Ce nombre est même proche de zéro, tandis que nous sommes encore loin de cette situation. Je rêverais d'une telle transposition, moi qui suis hypocondriaque. En revanche, je ne voudrais pas me sentir contrôlé tous les jours ni empêché d'exprimer mon éventuel désaccord. Ce système de contrôle n'est-il pas lié intrinsèquement à un système politique autoritaire qui interdit toute critique ?

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