Techniquement parlant, cette solution est possible. Pour un projet d'une telle ampleur, la volonté politique est prédominante. Nous avons développé le Mirage 4 au début des années 1960 puisqu'il existait une volonté politique, avec une composante nucléaire fondamentale pour la stratégie française. Nous nous appuyons donc en premier lieu sur la volonté politique et la respectons. Le second point concerne les budgets. Sur cette phase, pour le NGF, il est question d'un budget de 2 milliards d'euros, après 700 millions d'euros pour la phase 1B, et ces sommes sont partagées à trois. Je ne peux me prononcer sur le coût du projet, puisqu'il faut d'abord finir les études, mais il s'élèvera à des dizaines de milliards d'euros. Si le programme est mal géré, comme le F-35, le coût pourrait être de centaines de milliards d'euros. La France a de grandes ambitions, mais peu d'argent, et il convient donc d'être plus efficaces : quand nous développons un nouveau système, l'efficacité est donc requise. L'A400M avait un maître d'oeuvre et un leader. Le leader doit être le « meilleur athlète » : ceci est décidé et admis, mais les commandes me sont retirées puisqu'il faut coopérer sur tout, tout partager et tout discuter. Les conditions d'arbitrage ne me sont en outre pas données : or, si je ne peux arbitrer, je ne peux pas exercer ma maîtrise d'oeuvre. La décision appartient aux Etats, mais nous disposons des compétences techniques en France.