Nous avons accepté la répartition de deux tiers/un tiers en charges, qui vaudra pour le retour géographique. Nous avons voulu garder le leadership sur les packages dits sensibles, comme pour l'architecture des commandes de vol et le système nerveux de l'avion, essentiel pour sa sécurité et sa manoeuvrabilité, et nous revendiquons aussi le mission system qui donnera lieu aux capacités opérationnelles de l'avion, que l'Allemagne revendique également. Il nous semble vital de préserver les compétences et le leadership en France pour les architectures fonctionnelles. L'Allemagne revendique également la furtivité : nous avons donné des packages aux Allemands dans la furtivité, mais voulons garder l'arbitrage de la furtivité, dans le package low observability synthesis, que les Allemands demandent. Le cockpit est le point sensible entre l'avion et le pilote, pour le dialogue homme-machine que nous avons développé et pour lequel nous avons fait école sur les avions de combat et l'ensemble des avions civils dans le monde. Ce sujet est également revendiqué par Airbus.
Pour ces packages sensibles, j'ai besoin de garder le leadership, ce qu'Airbus conteste. Nous pouvons admettre le deux tiers/un tiers en charges, mais il convient absolument de conserver la responsabilité sur ces packages hauts, d'autant que la moitié des packages sont partis en joint et que Dassault n'a que 40 % de leadership sur les autres packages. J'ai conservé les packages du haut et Airbus veut maintenant un équilibre un tiers/un tiers/un tiers sur les packages du haut, ce qui déséquilibre le projet. Airbus doit admettre que le leader est Dassault pour effectuer les arbitrages de maîtrise d'oeuvre.
La suite logique du Neuron était le drone de combat franco-britannique dans le cadre de Lancaster House. Ce projet s'est arrêté le jour où le projet franco-allemand a débuté, mi-2017, d'autant que le Brexit est survenu. Dans le pilier numéro 3 du SCAF, Airbus Allemagne a pris le leadership sur le drone. Ce qui était un petit remote carrier peut devenir un gros remote carrier et même un loyal wingman qui peut lui-même devenir un UCAV. Airbus Allemagne fabriquerait alors un drone de combat. Ceci ne préjuge pas des budgets, sachant que les trois pays ont décidé d'une baisse budgétaire. Nous avons évoqué le sujet des relations entre le drone et l'avion, mais cette question a été écartée puisque Airbus considère que ce sujet lui revient.
Je vous invite à auditionner le DGA pour évoquer ces sujets.