Je dirige Ardian Infrastructure, que j'ai créée en 2005 au sein de notre ancienne maison mère, AXA.
Depuis 2010, nous avons investi plus de 16 milliards d'euros dans des infrastructures de transport, d'énergie, de télécommunications et de services environnementaux. Notre conviction est que les infrastructures ont beaucoup changé. Elles nécessitent aujourd'hui la mise en oeuvre de partenariats nouveaux pour se renforcer, se développer et surtout apporter des solutions concrètes aux grands défis et aux transitions économique, technologique, démographique et écologique que nous vivons.
C'est pourquoi nous avons acquis une expertise industrielle de grande qualité, combinée à une expertise financière. La solution que nous proposons pour Suez, avec notre partenaire GIP, s'appuie sur quelques lignes de force que nous avons définies avec le management et le conseil d'administration de Suez, et que nous avons partagées avec l'intersyndicale.
Je retiendrai cinq idées pour illustrer cette solution.
Il s'agit tout d'abord de maintenir l'indépendance de Suez et d'accélérer son développement comme leader mondial agile et dédié aux services à l'environnement, avec des ressources en capital significatives et une stratégie d'investissement sur le long terme.
La deuxième idée consiste à renforcer la France. Dans notre projet, Suez France est confirmée en tant qu'entité centrale du groupe de dimension internationale. Les centres de décision et de recherche restent en France. Pour le reste du monde, c'est une question stratégique. C'est aussi un enjeu de culture d'entreprise.
Troisième idée : renforcer l'actionnariat salarié et les dialogues avec les parties prenantes. Nous souhaitons construire notre projet avec les collaborateurs de Suez. Notre projet garantit un capital à majorité française et un actionnariat salarié significativement renforcé.
Quatrième idée : assurer les meilleures politiques sociales. C'est déjà le cas pour Suez et nous entendons les préserver.
Enfin, il convient de permettre à Suez de se fixer les plus hauts standards en matière de transition écologique pour définir une entreprise à impact positif sur la totalité de ses activités.
En trois mots, la solution que nous proposons pour Suez est celle de la continuité en matière d'emploi, de concurrence et de recherche, celle de la confiance du management, du corps social et du conseil d'administration, celle de la compétitivité de la France, qui continuera à disposer de deux locomotives sur un secteur d'avenir décisif pour notre économie.
Ceci permettrait de ne pas entrer dans un feuilleton destructeur de valeur et d'emplois. Beaucoup caricaturent la position des fonds dans ce type d'opération. Pourtant, nous ne sommes pas ceux qui veulent démanteler Suez, nous ne sommes pas ceux qui n'écoutent pas les syndicats ou qui menaçons la concurrence dans les services essentiels. Nous ne sommes ni dans une bataille boursière ni dans une bataille d'ego dans ce dossier. Nous faisons partie de la solution, non du problème.
Permettez-moi de redonner la parole à Mme Senequier pour conclure.