Je vous remercie pour cette invitation à une table-ronde qui nous permettra d'aller vraiment au fond du sujet et d'échanger sur les services bancaires du quotidien pour accompagner les citoyens dans leurs projets.
Les banques sont des acteurs indispensables de notre société et de notre économie. Je centrerai mon propos sur trois termes : solidité, utilité et proximité de nos services.
Il est important d'avoir des acteurs bancaires sources de confiance et qui ont un dispositif d'évolution continue de leurs services, que ce soit spontanément dans la relation commerciale ou dans le cadre des très nombreuses instances d'échange entre les parties prenantes, comme le Comité national des paiements scripturaux, l'OIB ou le CCSF. C'est une partie de la spécificité française. Le service bancaire est d'abord une réponse aux besoins de la population et à la façon dont la banque voit évoluer ses clients au quotidien. Cela se construit également dans un cadre collectif, comme le montre la présence de la CPME et d'UFC-Que choisir : nous devons écouter les demandes et les critiques, et rester au contact.
Cette façon de faire « à la française » est à la fois une relation commerciale mais aussi une relation de parties prenantes. Ce modèle français est singulier par sa très forte couverture et son universalité. Ne le remettons pas en cause aujourd'hui, alors que cette solidité et cette confiance sont reconnues par les Français qui ont une bonne image de leur banque à 89 % et des banques françaises en général à 68 %. Le rôle de financeur et de bonne réponse au service est reconnu par 82 % des Français, selon le sondage de l'Institut français d'opinion publique (Ifop) que nous commandons chaque année. Cette enquête montre aussi une attente importante de banques fournissant des services à la fois en proximité physique et en digital : 83 % des clients des banques souhaitent que leur banque continue à offrir les deux ; environ 9 % souhaitent uniquement des services physiques, 8 % uniquement des services digitaux - mais 15 % chez les jeunes.
L'objectif des banques françaises est de répondre à ces attentes extrêmement diversifiées. On ne peut pas parler de standardisation totale des services : nous avons la chance d'avoir un secteur bancaire fort concurrentiel avec de grandes banques. Cette concurrence s'exprime de multiples manières, par des tarifs faibles et qui diminuent - 0,4 % du budget des ménages, contre le double il y a une dizaine d'années. Les taux sont également bas en raison de l'environnement général de taux, mais aussi de cette concurrence. Or il nous faut pouvoir continuer à fournir l'ensemble de ses services et à financer une présence physique très exigeante. Tout l'enjeu des banques françaises, c'est de maintenir cet équilibre et cette approche de services massifs à la population, tout en continuant à dégager des résultats pour pouvoir cumuler des fonds propres. Il y a donc une boucle vertueuse - services, tarification adaptée, couverture générale de la population, résultats et solidité financière - qui permet aux banques de fonctionner au bénéfice de l'ensemble de leurs clients.
Permettez-moi quelques chiffres sur l'utilité des banques, et notamment pour le financement des entreprises : 1,3 million de PME sont financées par le crédit, pour un encours de plus de 500 milliards d'euros, avec des taux favorables. Au total, les prêts à l'habitat s'élèvent à 1 100 milliards d'euros. Actuellement, un nombre record de ménages détiennent un crédit et ont pu accéder ainsi à la propriété.
Nous avons également de très nombreux services bancaires innovants dans le domaine des paiements. Nous sommes fiers d'avoir des services de paiement et un traitement des données personnelles qui inspirent confiance. Parmi l'ensemble des acteurs économiques, c'est aux banques que les Français accordent le plus leur confiance en matière de sécurisation de leurs données personnelles.
Notre enjeu est donc de rester au niveau de l'ensemble de ces exigences.
Vous connaissez peut-être notre brochure Banques et territoires illustrant la diversité de notre présence sur tous les territoires. La France est l'un des pays dans lequel le nombre d'agences diminue le moins - nous sommes d'ailleurs parfois critiqués pour cela : pourquoi conserver une présence physique alors que tout peut se faire à distance ?
Cette présence évolue avec les Français : vous aurez des créations d'agences dans les bourgs nouveaux et des fermetures - tout en cherchant des solutions de compensation - dans les lieux dans lesquels la population diminue ou utilise moins ces services. Les points alternatifs d'accès ont augmenté de plus de 10 % l'année dernière. Les services bancaires s'adaptent à la vie des Français, à leur âge, à leur localisation. Nous avons actuellement 36 000 agences, chiffre qui s'est érodé de quelques points de pourcentage depuis dix ans, alors qu'en moyenne cette baisse a atteint 30 % chez nos voisins européens.
Solidité, proximité et utilité des services sont au coeur de notre évolution. Il serait extrêmement dommageable de renoncer à cette approche inclusive très importante.