Puisque l'on parle de modèle bancaire, ma première question portera sur la rentabilité des banques : comment expliquer la faible rentabilité des banques européennes - et françaises en particulier - par rapport aux banques américaines ?
J'observe par ailleurs une segmentation des usages bancaires : les clients recourent de plus en plus à des acteurs innovants pour leurs opérations quotidiennes, tandis que les banques traditionnelles restent les interlocuteurs privilégiés pour certaines grandes étapes de la vie - emprunt pour un achat immobilier, constitution d'une épargne. Cependant, les nouveaux acteurs s'appuient bien souvent sur le maillage territorial des banques traditionnelles pour proposer leurs services, sans en assumer les contraintes - je pense par exemple à la distribution des espèces, que nous avons évoquée lors de la première table-ronde. En quoi les nouveaux acteurs contribuent-ils à maintenir ce réseau ? N'y a-t-il pas là une stratégie de « coucou » qui pourrait être dommageable ?
Enfin, lors de notre première table-ronde, j'ai rappelé le constat dressé par l'ACPR de la singularité française tenant à l'absence de plateformes dédiées aux services financiers. En la matière, M. Denis Beau a rappelé les enjeux de sécurité. Ces derniers sont souvent invoqués par les banques pour justifier des restrictions à l'ouverture de l'accès aux données bancaires. Ma question s'adresse donc directement aux représentants des nouveaux acteurs : quelles sont les difficultés constatées en la matière ? Plus largement, l'affirmation croissante des géants du numérique sur le secteur des paiements ne risque-t-elle pas de bouleverser la donne ?