Sans une boussole stratégique, et sans l'unité des États membres de l'Union européenne autour de cette boussole, nous aurons du mal à exister dans le dialogue international. Beaucoup d'observateurs ont commenté le fiasco du déplacement en Russie du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. De mon point de vue, le manque d'unité européenne, notre incapacité à parler d'une seule voix et à développer une boussole stratégique sont responsables de la manière dont a été traité ce haut représentant en Russie. Et pour favoriser cette unité des États membres, il faut une véritable volonté politique.
Une précision : je n'ai pas parlé d'armée européenne. Les écologistes portent une alternative réaliste, avec la création d'unités multinationales permanentes dédiées à l'accomplissement des tâches militaires. Sous réserve d'une volonté politique, cette création est tout à fait envisageable. L'article 43 du traité de l'Union nous permet d'avancer de manière pragmatique en ce sens et de ne pas attendre un hypothétique nouveau traité installant l'idée d'une armée européenne pour disposer d'une capacité d'intervention.
Sur cette idée de boussole stratégique, la présidence allemande a lancé les travaux dans l'idée qu'ils se finalisent sous la présidence française. Les travaux ne doivent pas cesser entre les deux présidences. Cet outil dont l'Europe a tellement besoin sur le terrain pourrait être un symbole, un signal politique intéressant.