S'agissant des prévisions, l'écart entre nos prévisions d'octobre et de février est important. De fait, le degré d'incertitude est fort et les décisions sanitaires pèsent lourd : par exemple, il va de soi qu'un reconfinement de l'Île-de-France aurait des conséquences. Mais, malgré tout, nous devons avoir un cap, même si je reconnais que le point d'accostage, et donc le rythme de notre désendettement, peut varier.
Par ailleurs, l'évolution de la règlementation a naturellement un effet sur les comptes de l'assurance chômage. Il faudra deux à trois ans pour que l'impact financier de la réforme soit pleinement visible.
Avant les aménagements finalement décidés, cet impact devait être d'environ 2,7 milliards d'euros par an au terme de sa montée en charge, dont 1 milliard d'euros l'année de l'entrée en vigueur. Les aménagements ne modifient pas les ordres de grandeur, puisqu'on évalue désormais l'effet de la réforme entre 2 et 2,3 milliards d'euros en rythme de croisière. La date d'entrée en vigueur de certaines des mesures de la réforme est encore incertaine, notamment s'agissant de la question des conditions d'ouverture et de rechargement des droits, qui devait représenter une moindre dépense de 600 millions d'euros si elle était entrée en vigueur le 1er avril.
À titre de comparaison, une évolution d'un point de PIB a un impact de l'ordre de 1,4 milliard d'euros.
Les mesures prises pour faire face à la crise sanitaire constituent un autre facteur d'incertitude. Le coût de l'activité partielle représente 55 % du déficit et même 70 % si l'on tient compte du manque à gagner en termes de contributions. Nos prévisions sont également tributaires d'éléments sur lesquels nous n'avons pas de prise, comme le rythme de la vaccination ou les éventuels rebonds épidémiques.
Tout cela explique que nos prévisions présentent un degré d'incertitude nettement plus fort que d'habitude.