Merci pour vos propos très intéressants.
Ce coup d'État semblait se profiler depuis très longtemps. Étant présidente déléguée du groupe d'amitié France-Birmanie, j'ai eu l'occasion d'évoquer ce sujet avec votre prédécesseur - et Aung San Suu Kyi était elle-même très inquiète. Nous avons regretté que l'Occident n'ait pas suffisamment soutenu Aung San Suu Kyi - je pense à l'épisode de la crise des Rohingyas, pour laquelle elle était pieds et poings liés.
Que pouvons-nous faire ? Je ne suis pas favorable à des sanctions macroéconomiques ; des sanctions ciblées sur les dirigeants seraient préférables. En effet, n'oublions pas que le coup d'État est aussi lié à la corruption de ce pays ; il est indispensable de geler tous les avoirs à l'étranger des dirigeants birmans.
Je crois peu en la force de réaction du Japon et de l'Asean qui, depuis toujours, prônent l'absence d'ingérence au profit du laisser-faire.
Faute de parvenir à établir un lien avec Aung San Suu Kyi, personne ne sait où elle est gardée prisonnière. Son sort n'est pas le seul à nous inquiéter, il faut aussi exiger la libération de toutes les personnes qui sont liées à elle et ont été emprisonnées, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires.