Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 16 mars 2021 à 14h30
Sécurité globale — Discussion générale

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, en effet, le nombre de textes sur la sécurité est inflationniste ; ainsi va le monde et vous ne changerez pas le devenir de la société en limitant le nombre de lois !

On bouge, tout bouge. La définition de la sécurité n’est pas la même aujourd’hui que celle qui prévalait avec un Sartine sous Louis XV, un Fouché sous Napoléon Ier ou un Persigny sous Napoléon III. À l’époque, la sécurité relevait d’un maillage au profit du régime. Par la suite, elle a reçu l’ordre public comme définition, pour favoriser l’installation de la IIIe République, l’ordre public face aux ligues, l’ordre public, avec Jules Moch, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale contre les grèves insurrectionnelles.

Nous n’avons changé de doctrine de sécurité qu’après 1968. Alors, la police et la gendarmerie ont adopté un rôle d’accompagnement de la société, mais aussi de soutien, de pilier de la République. Ce sont devenus deux éléments clés, fondateurs, permanents, de la possibilité pour la République de se défendre et de s’incarner afin que les citoyens se sentent, certes, en sécurité, mais en sécurité dans un régime politique qui est le leur, qui serait déstabilisé par la violence.

J’entends bien, aujourd’hui, le débat, qui remonte à vingt ou vingt-cinq ans, entre sécurité et liberté. Mais, depuis Chevènement et les sauvageons, malheureusement, ces derniers ont beaucoup progressé et, des sauvageons, nous sommes passés à la sauvagerie puis de la sauvagerie à l’extrême violence. C’est la réalité aujourd’hui.

Je remercie tous ceux qui ont soutenu les forces de sécurité, au-delà de toute opinion politique. J’admets très bien, madame Assassi, que tous les rangs, tous les camps et tous les groupes politiques peuvent soutenir la police et la gendarmerie.

Aujourd’hui, celles-ci sont les éléments premiers de la défense de la République. Nous avons de plus en plus affaire à des bandes, à des groupes, qui, sous couvert de violences, d’agressions, d’extrême brutalité, sont en réalité hostiles à la République. Ils la déstabilisent, la remettent en cause et n’attendent qu’une chose : qu’elle s’effondre, se fracture ou devienne un régime dictatorial et tellement autoritaire qu’ils auront eu raison de se montrer violents à son égard.

(Sourires.) Monsieur le rapporteur, en voulez-vous aussi ? Je vous en prie !

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