Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 16 mars 2021 à 14h30
Sécurité globale — Discussion générale

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Il faut donc à la fois respecter nos libertés et donner à la gendarmerie et à toutes les polices, municipale comme nationale, les moyens et la légitimité d’agir. C’est cela, aujourd’hui, la difficulté pour le ministre de l’intérieur, aussi valeureux que vous soyez, monsieur le ministre, si je peux me permettre une petite flatterie en passant, qui pourrait être utile pour obtenir un avis favorable du Gouvernement sur mes amendements futurs. §

Chacun le sait, dans nos villes, dans nos départements, la violence et l’insécurité sont là. J’entendais évoquer l’expression « sentiment d’insécurité » – pardon à qui l’a employée –, qui a coûté si cher à Jospin ! Il y a de l’insécurité, et non un sentiment d’insécurité. Il y a des actes de violence, de délinquance, qui se multiplient, partout.

Qui appelle-t-on dans ces cas-là ? Ceux qui les critiquent de manière intellectualisée, s’ils sont agressés ou cambriolés, si leurs enfants sont menacés, s’ils sont interpellés sur les réseaux sociaux de manière agressive, appellent évidemment la police ou la gendarmerie.

On ne peut pas dire aux membres de la police et de la gendarmerie qu’ils sont les éléments référents, ceux qui défendent la République, que l’on compte sur eux, que l’on a besoin d’eux, et puis, lorsqu’il faut leur donner les moyens et étendre leurs capacités ou leurs missions, refuser de le faire au nom de la liberté.

Celle-ci doit être respectée, mais la première des libertés de nos concitoyens, c’est d’être en sécurité. Comment voulez-vous vivre, agir, être au Parlement, si vous avez le sentiment de ne pas être en sûreté, d’être menacé, de ne pas être suffisamment serein pour travailler, pour avoir une vie de famille ?

Oui, ce texte apporte des éléments supplémentaires ; il y en aura d’autres, bien sûr, monsieur le ministre. Personne ne se fait d’illusion, il ne s’agit pas du texte définitif sur la sécurité, parce que l’on ne sait pas comment la délinquance et les agressions contre la République vont évoluer dans les années à venir. Elles seront peut-être plus brutales, peut-être – qui sait ? – moins. Si tel devait être le cas, nous pourrions alors élaborer un texte contenant un peu plus d’éléments de liberté.

Aujourd’hui, cependant, la société française est fracturée, elle est menacée, elle en a marre, elle a le sentiment de ne plus être respectée par celles et ceux qui croient toujours pouvoir échapper à la police et à la justice.

Il faut renverser la charge de l’inquiétude : il faut que les citoyens qui vivent normalement dans un cadre légal soient en sûreté avec la police et la gendarmerie, et que les délinquants, les agresseurs, les Blacks Blocs soient ceux qui se sentent vraiment menacés.

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