Intervention de André Ferrand

Réunion du 4 décembre 2006 à 22h30
Loi de finances pour 2007 — Enseignement scolaire

Photo de André FerrandAndré Ferrand :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, c'est l'enseignement français à l'étranger que je souhaite évoquer ce soir. Il s'agit d'un sujet important sur lequel, monsieur le ministre, je tiens, encore, à renforcer votre intérêt.

En effet, même si la logique et les effets parfois trop simplificateurs de la LOLF semblent confier au seul ministère des affaires étrangères la responsabilité de cette dimension fondamentale de notre présence et de notre action extérieures, il n'en demeure pas moins - et il ne peut en être autrement - que votre ministère y joue un rôle essentiel, par la nature même du domaine.

De son engagement dépendent de nombreux progrès, qui, tous, en améliorant la qualité et l'importance de notre dispositif, contribueront à développer notre réseau d'écoles françaises, qui couvre le monde entier.

Je procéderai à quelques rappels.

Ce réseau, qui est le plus grand du monde, compte, pour l'année scolaire 2005-2006, 430 établissements - écoles, collèges, lycées - homologués par le ministère de l'éducation nationale et répartis dans 130 pays. Parmi eux, 252 dépendent de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, l'AEFE : seuls 74 sont gérées directement par cette instance, c'est-à-dire par l'État ; les 178 autres sont conventionnés, c'est-à-dire gérés par des associations de parents d'élèves de droit privé français ou étranger ayant passé un accord avec l'AEFE.

Ce réseau rassemble également 12 000 enseignants dans le seul réseau AEFE, dont environ 1 300 expatriés, 5 000 résidents et 5 400 recrutés locaux.

En outre, ce réseau propose un enseignement à 240 000 élèves, dont plus de 80 000 Français. Sur ce nombre, le réseau de l'AEFE scolarise 160 000 enfants, dont 56 % d'étrangers. Ainsi, 35 % des élèves sont scolarisés en Afrique, 27 % en Europe, 20 % en Asie et 19 % en Amérique.

Enfin, ce réseau présente également un taux de réussite au baccalauréat exceptionnel, soit presque 94 % !

Accomplissant d'abord sa mission de service public d'enseignement auprès de nos communautés, ce réseau sert notre économie, donc notre emploi, en accueillant les enfants de nos compatriotes expatriés. Il contribue aussi au rayonnement de notre culture, de notre langue, de nos valeurs. Il étend en outre notre influence en formant de jeunes étrangers, qui sont de plus en plus nombreux à nous rejoindre et qu'il nous faut nous efforcer d'accueillir ensuite dans nos universités et nos grandes écoles.

Conscient de l'importance de l'enjeu, votre ministère, après une période trop longue pendant laquelle, depuis la création de l'AEFE, il s'était éloigné du sujet, a commencé à revenir dans le jeu et à s'associer à l'action. Je lui en sais gré.

Monsieur le ministre, vous aviez vous-même donné l'exemple, à la rentrée 2005, en cosignant avec votre collègue ministre des affaires étrangères une lettre par laquelle vous confiiez au doyen de l'Inspection générale de l'éducation nationale, M. François Perret, la mission d'accélérer la mise en oeuvre des recommandations du rapport que j'avais remis à M. Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, sur sa demande.

Vous avez également récemment visité à Dubaï le nouveau lycée Georges-Pompidou, qui est devenu l'un des fleurons de notre réseau. En outre, nous espérons bien que, à l'occasion de la commémoration du Traité de l'Élysée, le 23 janvier prochain, vous vous rendrez à Düsseldorf. L'ensemble de la communauté scolaire ainsi que les entreprises françaises et allemandes veulent vous voir remercier le ministre-président de Rhénanie du Nord-Westphalie de son appui à l'importante opération d'extension et de modernisation de notre lycée, dont la capacité devrait ainsi être portée à environ 700 élèves.

Ainsi, aujourd'hui, le ministère de l'éducation nationale est normalement revenu dans l'action en faveur de l'enseignement français à l'étranger et a recommencé à y jouer le rôle qui lui revient.

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